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Une affaire de corruption à 100 millions de dollars impliquant un proche du président Volodymyr Zelensky secoue l’Ukraine et alimente le débat sur la transparence du secteur énergétique. Selon les enquêteurs, Timour Minditch aurait orchestré un système de flux financiers illicites au sein d’Energoatom et de ses sous-traitants. Les interpellations et les perquisitions s’enchaînent, et la situation met en lumière les tensions internes au pouvoir. Le montant évoqué est estimé à quelque 100 millions de dollars, soit environ 92 000 000 € en équivalent actuel.
Affaire de corruption à 100 millions: un proche de Zelensky visé
Les faits, tels que décrits par le NABU et le SAPO, montrent que M. Minditch exerçait un contrôle sur l’accumulation, la distribution et la légalisation de fonds d’origine criminelle dans le secteur énergétique ukrainien,
« M. Minditch exerçait un contrôle sur l’accumulation, la distribution et la légalisation de fonds d’origine criminelle dans le secteur énergétique ukrainien », a déclaré un procureur du Parquet spécialisé anticorruption (SAPO), devant la justice.
Le suspect a profité de ses « relations privilégiées avec le président ukrainien » pour ses activités criminelles, a-t-il ajouté.
L’opération « Midas », menée après 15 mois d’enquête en collaboration avec le SAPO, avait abouti à « 70 perquisitions » mettant au jour un système criminel qui extorquait des fonds à des sous-traitants de l’entreprise publique du nucléaire Energoatom. Energoatom avait confirmé avoir faire l’objet d’une perquisition et avait dit coopérer à l’enquête, sans commenter les accusations de corruption.
Selon des médias ukrainiens, les domiciles de Guerman Galouchtchenko et Minditch ont également été perquisitionnés. Oleksander Abakoumov, chef de l’équipe d’enquête du NABU, a déclaré à la télévision d’État que Minditch avait quitté le pays peu avant. Le ministère ukrainien de la Justice a indiqué que Galouchtchenko coopérait avec les enquêteurs et qu’il s’abstiendrait de tout commentaire.

Le gouvernement a aussi annoncé des mesures liées à Energoatom après les perquisitions, dont le limogeage du conseil de surveillance et un audit d’urgence. La Première ministre Ioulia Svyrydenko a qualifié ces décisions de « premières mesures pour la relance d’Energoatom ».
Suspension du ministre de la Justice et mesures gouvernementales
Le ministre de la Justice et ex-ministre de l’Énergie, Guerman Galouchtchenko, a été suspendu de ses fonctions, a annoncé la Première ministre Ioulia Svyrydenko sur les réseaux sociaux.
« Il a été décidé de suspendre Guerman Galouchtchenko de ses fonctions de ministre de la justice », a déclaré la Première ministre ukrainienne sur les réseaux sociaux.
Le gouvernement a limogé mardi le conseil de surveillance d’Energoatom, considéré comme un élément central du système de corruption selon les enquêteurs. Cette décision, conjuguée à un audit d’urgence mené par l’État, a été qualifiée de premières mesures pour la relance d’Energoatom par la Première ministre.

Réactions et contexte européen
Après les perquisitions, Zelensky avait déclaré que toutes les actions contre la corruption étaient « absolument nécessaires », encourageant les responsables à coopérer avec les organismes anticorruption.
Ces accusations interviennent dans un contexte où l’Ukraine cherche à satisfaire les exigences de l’Union européenne en matière de réforme du secteur et de lutte contre la corruption, conditions clés pour l’adhésion.
La population et Bruxelles suivent attentivement les évolutions, alors que le pays, confronté à des attaques russes et à des coupures d’électricité, cherche à démontrer sa volonté de renforcer l’État de droit.
La suite des enquêtes et leurs répercussions politiques restent incertaines, mais elles alimentent le débat sur la transparence et l’État de droit en Ukraine.