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Les partis néerlandais NSC et PVV proposent l’introduction d’un prêt d’État destiné aux particuliers, visant à inciter les grandes banques à augmenter les taux d’intérêt sur les comptes d’épargne. Cette initiative s’inspire d’un modèle belge qui a obtenu des résultats positifs en 2023.
Contexte de la proposition
Pieter Omtzigt et Geert Wilders, figures de proue de ces partis, ont formulé leur proposition dans une note d’initiative conjointe, en prévision d’un débat au sein de la Tweede Kamer (Chambre des représentants) concernant l’impact de l’inflation élevée aux Pays-Bas, actuellement estimée à 3,7 %.
Les deux leaders politiques se concentrent sur les grandes banques néerlandaises, qui offrent des taux d’intérêt très bas à leurs épargnants, souvent parmi les plus bas d’Europe. Actuellement, les taux d’intérêt sur les comptes d’épargne proposés par ces banques varient entre 1,5 % et 1,7 %.
Proposition de prêt d’État
Omtzigt et Wilders estiment qu’un prêt d’État à court terme pour le marché des particuliers pourrait inciter les grandes banques à revoir leurs taux d’intérêt. Ils souhaitent permettre aux citoyens d’acheter directement des obligations d’État, offrant ainsi une alternative aux comptes d’épargne bancaires.
Alors que de nombreux épargnants hésitent à investir par peur de pertes, les obligations d’État néerlandaises présentent un risque minimal étant donné leur notation de crédit la plus élevée (triple A). L’investissement dans une obligation d’État néerlandaise maintenue jusqu’à son échéance serait comparable en termes de risque à celui d’un dépôt à terme.
Comparaison avec la Belgique
En septembre 2023, la Belgique a lancé un prêt d’État pour les particuliers afin de stimuler les banques à augmenter leurs taux. Ce plan a conduit à l’émission de plus de 22 milliards d’euros dans des obligations d’État, offrant un rendement de 2,81 % par an. Cette action a entraîné une fuite de 4 % des dépôts d’épargne des banques belges, qui ont rapidement réagi en augmentant leurs taux d’intérêt.
Cependant, la duplication de ce modèle en Belgique pourrait être compliquée aux Pays-Bas, car l’agence gouvernementale responsable de l’émission des obligations d’État ne dispose pas encore d’un guichet accessible aux particuliers. Les citoyens doivent passer par des intermédiaires pour acquérir ces obligations, ce qui peut diminuer leur rendement en raison des frais de commission.
Défis fiscaux
Un autre obstacle majeur à cette proposition est la taxe sur le rendement des actifs, qui impose des taux différents sur les épargnes et les investissements. Les rendements d’investissement sont soumis à un taux forfaitaire plus élevé que les intérêts bancaires, nécessitant des taux d’intérêt sur les prêts d’État nettement supérieurs pour compenser cette différence, surtout pour les épargnants dépassant le seuil d’exonération de 58 000 euros.
Dans leur note d’initiative, NSC et PVV n’ont pas abordé cette problématique. Le ministre des Finances, Eelco Heinen, a exprimé des réserves concernant cette idée lors des discussions financières générales, préférant poursuivre une approche plus diplomatique pour encourager les banques à augmenter les taux d’intérêt.