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La prostitution de mineurs placés sous la protection de l’aide sociale à l’enfance demeure une réalité alarmante en France. Plusieurs départements sont désormais poursuivis en justice, alors qu’un avocat tente de faire reconnaître leurs responsabilités dans ce phénomène tragique.
Le témoignage poignant d’Ilona, victime de prostitution à 12 ans
Ilona, aujourd’hui âgée de 16 ans, raconte les années d’enfer qu’elle a vécues dès son placement en foyer. Placée sous la protection de l’aide sociale à l’enfance, elle explique comment, dès son arrivée à 12 ans, elle a été contrainte à la prostitution. « J’ai passé à peine une nuit là-bas et la fille qui m’a forcée à me prostituer est venue me voir », confie l’adolescente.
Elle décrit une situation où elle était menacée, forcée à sortir vêtue de manière inappropriée et à rapporter de l’argent. « J’étais petite, donc, en soi, si je ramenais beaucoup d’argent, il fallait se poser des questions », souligne-t-elle, questionnant ainsi la responsabilité des éducateurs, qui, selon elle, sont restés passifs face à cette exploitation.
Une problématique nationale difficile à quantifier
La prostitution de mineurs placés est un phénomène national dont l’ampleur reste difficile à mesurer. Un rapport parlementaire souligne la complexité de cette problématique, qui concerne des milliers d’enfants censés être protégés par les institutions sociales.
Michel Amas, avocat représentant une trentaine d’enfants victimes, a engagé des démarches judiciaires contre plusieurs départements. Après les Bouches-du-Rhône, c’est désormais le département de l’Essonne, en région parisienne, qui fait l’objet d’une mise en demeure. Une enquête administrative vient d’y être ouverte afin de faire la lumière sur ces manquements graves.
Vers une reconnaissance des manquements des départements
Ces procédures judiciaires visent à établir les responsabilités des départements dans la protection insuffisante des mineurs placés. Les cas dénoncés interrogent la vigilance et l’efficacité des dispositifs d’aide sociale à l’enfance face à l’exploitation sexuelle des enfants.
La justice française est appelée à jouer un rôle déterminant pour garantir les droits de l’enfant et empêcher que de telles situations dramatiques ne se reproduisent.