Dans le comté rural du Lincolnshire, en Angleterre, une opposition croissante se manifeste contre les projets d’installation de pylônes électriques qui accompagnent la transition énergétique ambitieuse du Royaume-Uni. Alors que le gouvernement travailliste vise une décarbonation complète de l’énergie consommée d’ici à 2030, les habitants se retrouvent au cœur d’un débat énergique mêlant enjeux écologiques, agricoles et paysagers.
Une conversation animée dans le Lincolnshire
À Weston Marsh, près de Spalding, David Rains, Sue Harrison, Andrew Malkin et Pam Regan se retrouvent dans la ferme de Jenny et Ian Pennington. Autour de cafés et de biscuits, leurs discussions témoignent de leurs inquiétudes face à l’expansion du réseau électrique national. Cette zone agricole, caractérisée par ses champs vastes et son paysage plat s’étendant presque jusqu’à la mer du Nord, voit ses terres menacées par l’installation des infrastructures nécessaires au transport de l’électricité renouvelable.
Ces résidents craignent que la construction de nouveaux pylônes n’empiète sur les terres arables et ne défigure le paysage, un sacrifice qu’ils jugent trop lourd pour leur environnement.
Le Great Grid Upgrade : un projet colossal pour décarboner le Royaume-Uni
Le gouvernement britannique, sous l’impulsion du ministre de l’énergie Ed Miliband, proche du Premier ministre Keir Starmer, a lancé un programme majeur baptisé « Great Grid Upgrade ». Ce plan vise à renforcer et densifier le réseau électrique afin de transporter efficacement l’électricité produite par les fermes éoliennes offshore de la mer du Nord, notamment au large des côtes écossaises, vers le sud de l’Angleterre, où la demande est plus importante.
Le projet comprend 17 vastes initiatives de renforcement du réseau, indispensables pour atteindre la neutralité carbone du secteur énergétique d’ici 2030. Toutefois, cette modernisation se fait au prix de transformations importantes du territoire, provoquant des tensions avec les communautés rurales impliquées.