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Dans le métro parisien, la qualité de l’air devient un sujet de préoccupation majeur, notamment pour ceux qui y travaillent. Bastien, conducteur de métro et délégué syndical, a récemment décidé de s’attaquer à ce problème de santé publique après avoir souffert de problèmes respiratoires inexpliqués pendant près de dix ans.
Un combat pour la reconnaissance de la maladie
Bastien se rappelle clairement de ces jours d’hiver où une toux persistante l’a contraint à consulter des médecins. « J’ai d’abord cru que j’avais une bronchite. Mais j’ai eu de plus en plus de mal à respirer. Au point de ne plus arriver à m’alimenter », explique-t-il. Les examens médicaux initiaux ont montré des marqueurs d’embolie, mais des tests plus approfondis ont écarté cette hypothèse.
Il se remémore : « Les médecins m’ont demandé combien de paquets de cigarettes je fumais par jour en regardant la radio de mes poumons… Je n’ai jamais fumé. » Cette situation l’a amené à penser que la pollution de l’air dans le métro pourrait être la cause de ses problèmes de santé.
Le stress et la santé des conducteurs
Les témoignages de collègues de Bastien renforcent son inquiétude. Farid, un autre conducteur, partage son expérience : « Il y a des traces noires sur le mouchoir quand je me mouche. Quand je vois les nuages de poussière en entrant dans certaines stations, ça me provoque des crises de tachycardie. Mais je ne veux pas être déclaré inapte au travail, alors je n’en parle pas au médecin du travail. »
La peur de perdre leur emploi empêche certains agents d’aborder ces problématiques de santé. Laurent, un autre conducteur qui souhaite garder l’anonymat, avoue : « Je ne veux pas être vu comme un patient à risque. »
Une demande d’expertise en justice
Face à la détresse des agents, Me Jérôme Borzakian, l’avocat représentant les conducteurs, souligne l’importance de cette situation : « Nous avons 72 témoignages de gens qui s’inquiètent pour eux ou pour leur entourage. C’est rarissime dans un dossier de ce genre. »
Il ajoute que certains employés se lavent les mains et le visage dès qu’ils rentrent chez eux, de peur de contaminer leurs enfants. Ce climat d’insécurité sanitaire pousse Bastien à exiger des normes sur la pollution de l’air intérieur dans le métro.
Une image révélatrice