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Quand Mohammed Ali réprime la révolution paysanne en Palestine
Les ambitions stratégiques de l’État ottoman, visant à maintenir l’unité des terres arabes sous son égide, ont longtemps inclus la Palestine comme une partie intégrante de cette administration. Les sultans ottomans s’efforçaient de préserver cette région à travers des réalisations architecturales, sécuritaires, et des arrangements administratifs afin d’assurer sa stabilité.
Occupations historiques
La situation a radicalement changé lorsque l’Égypte voisine a été occupée par Napoléon Bonaparte à la fin du XVIIIe siècle. En 1798, Napoléon a lancé une campagne militaire visant à couper les voies commerciales entre la Grande-Bretagne et ses colonies, en cherchant à isoler l’Égypte et la Syrie de l’Empire ottoman pour affaiblir et renverser celui-ci. Cette campagne a conduit à une intervention des Ottomans et des Britanniques, résultant dans la défaite des Français et l’ascension de Mohammed Ali Pacha au pouvoir en Égypte.
Les ambitions de Mohammed Ali
Reconnaissant la faiblesse de l’Empire ottoman, Mohammed Ali, après avoir établi son pouvoir en Égypte et construit une armée et une flotte puissantes, a envisagé un empire autonome qui pourrait un jour succéder à Istanbul. Il a même entrepris des expéditions au Soudan et en Arabie, ainsi qu’une guerre en Grèce, renforçant sa conviction qu’il pouvait facilement se libérer des Ottomans.
Au-delà des frontières égyptiennes
Son désir de contrôler la Syrie a conduit Mohammed Ali à réclamer à plusieurs reprises au sultan ottoman le mandat de gouverner également cette région. Face au refus du sultan, il a opté pour le recours à la force militaire, motivé par les richesses et les ressources économiques qu’il croyait que la conquête de la région offrirait, la rendant ainsi maître des terres arabes.
La Campagne égyptienne en Syrie
Les opérations militaires ont débuté en 1831 avec la Campagne égyptienne qui a duré dix ans. En octobre de la même année, les forces égyptiennes ont occupé Gaza, Jaffa et Haïfa, se rapprochant rapidement d’Acre. En décembre, après avoir assiégé cette ville, il a exigé sa capitulation. Lorsque le gouverneur d’Acre a refusé, Mohammed Ali a intensifié les bombardements sur la ville.
Résistance et rébellion
Pendant près de six mois, Acre a résisté aux assauts, finissant par tomber. Par la suite, les forces de Mohammed Ali ont pris le contrôle de la Syrie, y compris de villes comme Damas, Homs et Alep. Cette rapidité d’expansion a suscité une forte opposition, et le sultan ottoman a publié une fatwa contre Mohammed Ali, déclarant qu’il avait trahi l’État.
L’escalade de la répression
Face à cette résistance, Ibrahim Pacha, fils de Mohammed Ali, a été chargé de réprimer les révoltes, qui avaient éclaté notamment dans les régions de Nablus et Jérusalem. Des mouvements de rébellion, dirigés par des chefs locaux, se sont intensifiés, mais les troupes égyptiennes ont finalement réussi à écraser ces révoltes par la force. De nombreux révolutionnaires ont été tués et des villages ont été rasés.
Les conséquences de l’oppression
Alors que la rébellion paysanne se poursuivait, Mohammed Ali a pris des mesures draconiennes pour maintenir son autorité sur la région. Cela incluait l’imposition de nouvelles taxes et le recrutement forcé, ce qui a encore attisé le mécontentement. Les résidents des villages avaient peu de choix mais d’implorer la clémence de leurs dirigeants face à la violence omniprésente.
Un héritage de tension et d’oppression
Des années de répression ont conduit à des conséquences durables sur les sociétés locales, et malgré les promesses d’autonomie et de développement, les décisions de Mohammed Ali et de son fils ont été perçues comme des abus de pouvoir. Finalement, après une décennie de conflit intense, la pression internationale a forcé Mohammed Ali à se retirer de Palestine, mettant fin à une période marquée par la résistance populaire face à un pouvoir oppressif.