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Le Québec a décidé d’instaurer des quotas pour limiter le nombre d’étudiants étrangers dans les établissements d’enseignement supérieur. Cette nouvelle mesure, annoncée par le gouvernement Legault, vise à plafonner le nombre de certificats d’acceptation du Québec (CAQ) par institution.
Des quotas imposés par établissement
Les universités, cégeps et collèges privés devront désormais se conformer à un plafond défini pour le nombre d’étudiants étrangers qu’ils pourront accueillir. Un décret sera publié prochainement, suite aux délibérations du conseil des ministres. Cette décision fait suite à une augmentation significative du nombre d’étudiants étrangers dans la province, sans aucune limite imposée par le passé.
Le gouvernement a pour objectif de mieux encadrer le processus d’immigration étudiant, une étape cruciale pour obtenir un permis d’étude délivré par le gouvernement fédéral. Les plafonds varieront d’un établissement à l’autre, selon un document interne daté de février, qui envisage des restrictions plus strictes pour certaines institutions, notamment celles de Montréal.
Impact sur les établissements
Les collèges privés, souvent pointés du doigt pour leur rôle dans le recrutement d’étudiants étrangers, seront également concernés par ces quotas. Plusieurs de ces établissements ont déjà été examinés dans le cadre d’enquêtes récentes, visant à clarifier les pratiques de recrutement et les conditions d’enseignement.
Des milliers de CAQ avaient été délivrés à des étudiants principalement originaires d’Inde dans certains de ces collèges. Avec les nouvelles mesures, seuls quelques dizaines ou centaines de certificats seront dorénavant délivrés chaque année.
Une tendance à la baisse des inscriptions
La décision d’imposer ces quotas est intervenue lors d’un contexte où les inscriptions d’étudiants étrangers aux cégeps et universités du Québec ont déjà montré des signes de baisse. Michael Blanchette, recteur de l’Université du Québec à Trois-Rivières, a souligné que l’attractivité du Québec est en jeu et qu’il est crucial de maintenir un flux d’étudiants internationaux pour répondre aux besoins en talents de la province.
Un porte-parole de la Fédération des cégeps a confirmé que l’incertitude entourant les politiques d’immigration a déjà eu un effet dissuasif sur les demandes d’admission de la part de candidats internationaux.
Plafonnement fédéral des permis d’étude
En parallèle, le gouvernement fédéral a également mis en œuvre des mesures visant à réduire l’immigration temporaire, en imposant un plafond de 437 000 permis d’étude pour les années 2025 et 2026, représentant une baisse de 10 % par rapport à 2024. D’autres restrictions, telles que des limites sur les permis de travail pour les conjoints, ont également été annoncées.
Réduction des professions admissibles
Cette initiative de quotas pour les étudiants étrangers arrive à un moment où le Québec a réduit le nombre de professions admissibles au traitement simplifié en matière d’immigration. La nouvelle liste, entrée en vigueur en février, ne comprend plus que 76 titres de professions, contre 267 l’année précédente.
Les établissements universitaires, tels que l’Université de Montréal, expriment leur inquiétude face à ces changements, estimant que cela complique le recrutement de talents internationaux nécessaires à l’innovation et à la compétitivité du Québec.