Accueil ActualitéRafiki Saïd, l’enfant de Brest devenu héros des Comores à la CAN

Rafiki Saïd, l’enfant de Brest devenu héros des Comores à la CAN

par Lea
France

Formé à Brest, dans la ville où il a grandi, Rafiki Saïd a dû partir pour s’affirmer au plus haut niveau. Devenu le fer de lance de l’attaque des Comores, son pays natal, il disputera le match d’ouverture de la CAN, dimanche soir, contre le Maroc. Il porte le maillot n°11 et a déjà inscrit huit buts en 17 sélections pour les Cœlacanthes, tandis que le capitaine est Youssouf M’Changama (n°10). Son parcours illustre un destin où les liens avec son pays d’origine et son club formateur se croisent et se renforcent.

En janvier 2022, c’est depuis Brest que Rafiki Saïd avait suivi la première CAN des Comores. Les Cœlacanthes avaient créé la surprise en atteignant les huitièmes de finale, malgré des circonstances difficiles liées au covid et une défense en difficulté qui avait dû évoluer avec un joueur dans les buts et dix sur le terrain dès la 7e minute face au Cameroun, perdant 2-1. Le natif des Comores, arrivé très jeune à Brest avec sa famille, se souvient de ces exploits comme d’un moment qui a marqué l’histoire de son pays et du club.

À l’époque, il évoluait sous les couleurs du Stade Brestois de Michel Der Zakarian, après un court prêt au Stade Briochin et des apparitions limitées en Ligue 1 et en Ligue 2. Trois saisons plus tard, tout a changé: il est titulaire au Standard de Liège, en première division belge, et surtout devenu l’homme providentiel des Comores, qualifiée pour une deuxième CAN et comptant sur lui pour sortir des poules. Avec huit buts en 17 sélections, Rafiki Saïd est désormais l’un des meilleurs buteurs de l’histoire de son pays.

Parmi ses faits marquants figurent un but dès sa première sélection, contre la Centrafrique, et un autre qui a offert une victoire retentissante en Tunisie lors des qualifications pour la CAN. Des performances qui ont fait de lui une quasi-star dans son pays natal. « Maintenant, aller aux Comores, ça va être un peu plus compliqué », sourit-il, avec l’humour et l’assurance qui le caractérisent.

Pour en arriver là, il a dû s’expatrier loin de Brest, du club qu’il avait intégré dès ses 11 ans et du quartier de Pontanézen où il a grandi, alors que sa mère restait son point d’ancrage. Un départ difficile à vivre au départ. « Je ne vais pas vous mentir, j’ai été déçu. Jouer devant ma famille, ça aurait été une fierté. Mais le foot, c’est comme ça, malheureusement. On ne peut pas souvent jouer là où on est formé », confie-t-il.

À l’été 2022, Rafiki Saïd est redescendu pour mieux remonter. Trois saisons pleines en Ligue 2, à Nîmes puis à Troyes, lui ont permis de gagner du temps de jeu et d’installer une belle régularité devant le but (neuf buts lors de sa seule saison à Nîmes, puis neuf puis huit à Troyes). Mais elles lui ont aussi ouvert les portes de l’équipe nationale, en 2023, et l’ont conduit à redécouvrir les Comores, où il ne s’était rendu qu’une fois depuis sa naissance.

Depuis Brest, c’est avec une fierté mesurée et une grande tendresse que Nicolas Mariller suit les performances de son ancien joueur, avec qui il est resté en contact. L’actuel directeur du centre de formation du Stade Brestois avait fait venir Rafiki Saïd au club et l’avait eu comme entraîneur en U15. Il se souvient d’un « garçon très attachant » marqué par ses « buts spectaculaires » et par sa joie de vivre sur le terrain. « Petit, il aimait beaucoup passer du temps avec les éducateurs. Quand j’étais entraîneur des U19, il me téléphonait quasi tous les dimanches matin pour venir avec moi sur les matchs. Il était notre troisième dirigeant », raconte-t-il.

Rafiki Saïd s’apprête à disputer sa première Coupe d’Afrique des nations avec un rôle de leader d’attaque pour les Comores. Le destin l’emmènera au stade Prince Moulay Abdellah de Rabat, ce dimanche soir, pour un match d’ouverture contre l’hôte marocain, dans ce qui promet d’être un moment phare de la CAN.

Le joueur affirme aborder cette CAN avec des étoiles dans les yeux et une détermination affichée: « Pour le pays, c’est grandiose, presque trop grand ». Il ajoute toutefois viser plus que la participation: « On est contents d’y être mais, maintenant, il faut montrer pourquoi on est là. On ne vient pas pour participer. »

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