Des rappels massifs de fromages ont été engagés en août 2025 après une alerte mi-juin sur des produits au lait pasteurisé, en lien potentiel avec des cas de listériose. Le ministère de l’Agriculture a indiqué le 13 août que « Aucune contamination des produits par la Listeria » n’avait été détectée dans le mois suivant l’alerte, et Santé publique France a recensé 21 cas de listériose, dont deux décès, selon un communiqué gouvernemental diffusé mardi. Les autorités précisent que les produits rappelés, notamment camemberts, crémeux et fromages de chèvre, ont été commercialisés « jusqu’au 9 août 2025 » sur l’ensemble du territoire national, y compris à l’international. Un plan d’analyse très renforcé a été mis en place, sur une ligne de production neuve, avec « plusieurs milliers d’analyses » menées, qui n’a toujours pas permis de trouver de trace de Listeria au sein de la fromagerie.
À l’échelle nationale, 21 cas et des rappels massifs en août
Les autorités sanitaires ont identifié 21 cas de listériose, dont deux décès, qui pourraient présenter un « lien possible » avec la consommation de fromages au lait pasteurisé de la fromagerie Chavegrand, selon un communiqué gouvernemental diffusé mardi. Santé publique France précise que les cas sont répartis sur l’ensemble du territoire à l’exception des Pays de la Loire.
Les fromages concernés, camemberts, crémeux et fromages de chèvre, ont été commercialisés « jusqu’au 9 août 2025 » sur l’ensemble du territoire national, et « à l’international » comme le rappelle le gouvernement. Plus de 40 lots ont fait l’objet d’un rappel entre lundi et mardi en raison de suspicion de contamination, selon le site Rappel Conso.
Un premier rappel de produits avait eu lieu après la détection, le 12 juin, par un distributeur, d’une contamination d’un échantillon de fromage par Listeria monocytogenes, explique le ministère. Mais les contrôles effectués ensuite par l’entreprise n’ont montré « aucune contamination » pendant un mois après l’alerte et « la production a pu se poursuivre ». « Nous menons encore des investigations mais nous avons plusieurs hypothèses de travail robustes. À ce jour l’incident est très probablement maîtrisé du fait du basculement sur la ligne neuve. Il s’agit d’un cas extrêmement grave et nous travaillons dur », a assuré la fromagerie mardi soir. « C’est comme dans une enquête criminelle, on travaille sur l’ADN. Là, les ADN de Listeria (retrouvés sur le premier fromage signalé et sur les personnes atteintes) sont extrêmement proches », a précisé mercredi le porte-parole de Chavegrand, Guillaume Albert, à nos confrères d’ici Creuse. « Statistiquement, il n’est pas exclu que ce ne soit pas nous. Mais très vraisemment, on pense que ça vient de notre fromage », a-t-il estimé.
Des associations ont dénoncé le temps de réaction entre la première détection le 12 juin et le rappel massif des produits engagé début août. « Comment peut-on fermer une ligne de production en urgence en juin, multiplier les analyses par 100 selon leurs dires, et continuer à commercialiser des produits potentiellement dangereux jusqu’en août tout en prétendant ne rien trouver ? », s’est interrogé dans un communiqué Quentin Guillemain, président de l’Association des familles victimes du lait contaminé aux salmonelles (AFVLCS). L’association évoque une « inaction coupable des pouvoirs publics qui ont laissé des produits contaminés en libre circulation pendant des mois » et fait un parallèle avec l’affaire Lactalis. L’ONG Foodwatch a aussi regretté un rappel massif trop tardif « quand le mal est fait », s’interrogeant sur l’action des autorités « entre juin et août » et les contraintes trop légères selon elle de communication et de rappel des produits imposées aux entreprises en cas de contamination. Elle demande que « les opérateurs, fabricants et distributeurs, qui, souvent, se contentent de communiquer a minima, soient obligés d’être transparents sur leurs sites internet et leurs réseaux sociaux » et qu’ils puissent rendre des comptes. Le ministère de l’Agriculture a rappelé mercredi que « la responsabilité première de la sécurité des denrées alimentaires reposait sur les exploitants » et qu’en « cas d’alerte, les autorités supervisaient la gestion du risque par les exploitants ». « La communication des autorités sanitaires vient en renforcement » des mesures engagées par l’entreprise pour le rappel des produits « mais ne s’y substitue pas », ajoute-t-il.
Réactions et transparence: associations et autorités critiquent le calendrier
Les associations dénoncent le retard relatif du rappel et demandent davantage de transparence. « Comment peut-on fermer une ligne de production en urgence en juin, multiplier les analyses par 100 selon leurs dires, et continuer à commercialiser des produits potentiellement dangereux jusqu’en août tout en prétendant ne rien trouver ? », a déclaré Quentin Guillemain, président de l’AFVLCS. L’ONG Foodwatch a aussi regretté un rappel massif trop tardif « quand le mal est fait », s’interrogeant sur l’action des autorités « entre juin et août » et les contraintes trop légères selon elle de communication et de rappel des produits imposées aux entreprises en cas de contamination. Elle demande que « les opérateurs, fabricants et distributeurs, qui, souvent, se contentent de communiquer a minima, soient obligés d’être transparents sur leurs sites internet et leurs réseaux sociaux » et qu’ils puissent rendre des comptes. Le ministère rappelle que « la responsabilité première de la sécurité des denrées alimentaires reposait sur les exploitants » et que « la communication des autorités sanitaires vient en renforcement » des mesures engagées par l’entreprise pour le rappel des produits, sans s’y substituer.
Selon Santé publique France, les cas sont répartis sur l’ensemble du territoire à l’exception des Pays de la Loire, reflétant une diffusion nationale des habitudes de consommation et des risques sanitaires. Le sujet demeure une priorité pour les autorités et les acteurs du secteur, qui insistent sur la transparence et la traçabilité des produits concernés.
En parallèle, le ministère de l’Agriculture rappelle que la sécurité sanitaire repose avant tout sur les exploitants et que, lors d’une alerte, les autorités supervisent la gestion du risque. Le message des autorités sanitaires est soutenu par des mesures de communication renforcées et des rappels qui, selon l’administration, ne se substituent pas à la responsabilité des producteurs et distributeurs.