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Réchauffement climatique : l’objectif de 1,5 °C en péril

by Sara
France

En 2024, il est presque certain que la planète connaîtra, pour la première fois, un réchauffement de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Ce chiffre, emblématique, représente un objectif crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique, établi depuis la signature de l’accord de Paris en 2015. Bien que cet objectif vise à maintenir l’augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 °C sur une période de vingt ans, la situation actuelle est préoccupante.

Un objectif devenu incertain

Comme l’affirme Zeke Hausfather, chercheur à Berkeley Earth, *“Cet objectif est mort et enterré. Il est presque impossible à respecter à ce stade, car nous avons trop attendu avant d’agir.”* Il ajoute que nous nous rapprochons de la barre du 1,5 °C plus rapidement que prévu, une tendance qui se poursuivra tant que les émissions de gaz à effet de serre continueront d’augmenter. De nombreux climatologues partagent cette inquiétude.

Des discussions à la COP29

Lors de la COP29, le sujet du 1,5 °C reste omniprésent. Une journaliste de Bloomberg, présente à Bakou, constate que *“tout le monde parle de 1,5 °C. Ce chiffre est toujours inscrit sur les affiches et les brochures.”* Cependant, elle souligne que diplomates et militants semblent *“bloqués sur un but qui n’a plus aucun sens.”* Face à cette réalité, doit-on abandonner cet objectif ? Selon Climatiques, la réponse est non.

Pourquoi maintenir l’objectif ?

D’une part, il n’existe pas de consensus sur un nouvel objectif à établir, depuis que 193 pays s’étaient accordés sur le 1,5 °C il y a neuf ans. Faut-il désormais viser 1,6 °C ou 1,7 °C ? Chaque dixième de degré supplémentaire nous rapproche d’un point de bascule critique.

D’autre part, abandonner cet objectif serait une injustice pour les pays les plus vulnérables aux impacts du changement climatique. Selon Bloomberg, l’intégration de l’objectif de 1,5 °C dans l’accord de Paris a constitué une victoire majeure pour ces pays, leur permettant de revendiquer un soutien financier et d’exiger des engagements plus solides de la part des grandes puissances économiques.

L’impact positif de cet objectif

La poursuite de cet objectif a également engendré des avancées dans l’action climatique, notamment des investissements accrus dans les énergies renouvelables. Renoncer à cet objectif enverrait un message négatif. Samantha Gross, de la Brookings Institution, rappelle que *“Il n’y a pas si longtemps, nous étions encore sur une trajectoire de + 4 °C. Ce n’est plus le cas.”*

Réflexions sur l’objectif de 1,5 °C

Le climatologue Gavin Schmidt, de la NASA, admet : *“J’ai toujours pensé que l’objectif de 1,5 °C était irréaliste. Je trouvais cela inutile. Mais j’avais tort, car cela a été galvanisant. Peut-être que c’est utile, peut-être que les gens ont besoin d’objectifs inaccessibles.”* Il souligne qu’il n’existe pas de solution miracle pour maintenir la température sous ce seuil, mais qu’il est essentiel de continuer à œuvrer pour y parvenir.

En bref

Le Danemark se verdit

Le gouvernement danois, avec l’appui des partis d’opposition, a convenu de convertir 15 % des terres agricoles du pays en forêts et en zones naturelles d’ici 2045. De plus, une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre par le bétail sera instaurée, débutant à 16 euros par tonne de CO2 en 2030, puis augmentant à 40 euros en 2035.

Qui paiera pour la montée des eaux dans les Îles Marshall ?

Le journal néerlandais De Volkskrant alerte sur la situation des Îles Marshall, gravement touchées par le changement climatique. Avec une élévation du niveau de la mer de 7 mm par an, des maisons et des infrastructures ont été détruites. Les représentants de l’archipel estiment avoir besoin de 4,75 milliards d’euros pour protéger leurs populations.

Le coût de la montée du niveau de la mer : 100 000 euros par insulaire dans les Îles Marshall.

Canton vit l’éternel été

Dans la province chinoise du Guangdong, Canton connaît un automne tardif, avec des températures atteignant encore 23 °C le 15 novembre. Le changement de saison y est déterminé par la température, l’automne n’étant considéré qu’une fois que la moyenne sur cinq jours tombe en dessous de 22 °C.

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