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Récit de Rami Al-Saadi, symbole des prisonniers palestiniens

by Sara
Palestine

Récit de Rami Al-Saadi, symbole des prisonniers palestiniens

Rami Al-Saadi, connu sous le nom de « Doyen des prisonniers de Jénine », est un militant et prisonnier palestinien né en 1966 dans la province de Jénine. Il a terminé ses études secondaires dans sa ville natale avant d’être capturé par l’occupation israélienne en 1989. Depuis lors, il a été condamné à deux peines de réclusion à perpétuité ainsi qu’à 20 années supplémentaires.

Naissance et études

Rami Muhammad Sharif Al-Saadi est né le 20 février 1966 dans la ville de Silat al-Harithiya, à l’ouest de Jénine, au sein d’une famille de quatre frères et cinq sœurs. Il a fréquenté une école privée à Jénine, où il a obtenu son diplôme de lycée. Ensuite, il a poursuivi des études supérieures, en obtenant un baccalauréat en histoire de l’Université Al-Aqsa et un autre en sociologie de l’Université ouverte de Jérusalem tout en étant en prison. Il a également mémorisé le Saint Coran.

Mohammad Al-Saadi, père de Rami Al-Saadi, qui est détenu depuis 26 ans et fait partie des prisonniers anciens.

Son parcours de résistance

Rami Al-Saadi se distingue par sa résistance à l’occupation israélienne depuis son plus jeune âge. À 17 ans, il a été arrêté pendant six mois pour avoir hissé le drapeau palestinien au sommet des poteaux électriques de sa ville. Son engagement en faveur de la résistance organisée a commencé en 1985, après avoir rencontré Abu Ali Shahin, un leader du mouvement de libération nationale palestinien (Fatah) à Amman, en Jordanie. Ce dernier lui a enseigné l’utilisation des armes et la fabrication d’engins explosifs.

Après le début de la première intifada, connue sous le nom d’Intifada des pierres en 1987, les forces d’occupation israéliennes ont poursuivi Rami pendant deux ans, intensifiant leur pression sur lui en arrêtant ses parents pendant quatre mois et en envahissant son domicile à plusieurs reprises. Il a finalement été capturé le 28 août 1989 lors d’une visite à sa famille.

Condamnation et vie en prison

Après 100 jours d’interrogatoire, les tribunaux israéliens ont condamné Al-Saadi à deux peines de réclusion à perpétuité, ainsi qu’à 20 ans supplémentaires, en raison de son appartenance aux Brigades Al-Quds, la branche militaire du mouvement de lutte islamique, et pour avoir mené des opérations militaires ayant abouti à la mort de soldats israéliens.

Photos montrant l'évolution physique du prisonnier Rami Al-Saadi de la ville de Silat al-Harithiya à Jénine, à l'occasion de ses 35 ans en prison.

En prison, Rami a perdu plusieurs membres de sa famille, dont sa mère décédée en 2014, tandis que son père a perdu la vue. En 2022, il a publié son premier roman intitulé « Ma mère, Marie, la palestinienne », qu’il a dédié à sa mère et aux mères des martyrs et des prisonniers palestiniens, décrivant son expérience de résistance contre l’occupation israélienne.

Un avenir incertain

Rami Al-Saadi devait être libéré fin 2013 selon les négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne, qui prévoyait la libération des prisonniers détenus avant la signature de l’Accord d’Oslo en 1993. Cependant, les autorités israéliennes n’ont pas respecté cette promesse, et 29 prisonniers, dont Rami, sont restés derrière les barreaux.

En raison des sévices subis en détention et de son transfert fréquent entre différentes prisons, Rami lutte désormais contre des maladies chroniques et a subi plusieurs interventions chirurgicales.

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