Table of Contents
Les pluies qui se sont abattues sur une grande partie du territoire français depuis l’automne 2023 ont douché les espoirs de récolte de nombreux agriculteurs. Cette situation est corroborée par les prévisions de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publiées le 12 décembre, qui annoncent une baisse significative de la valeur de la production agricole française pour 2024. Celle-ci devrait reculer de 7,5 %, atteignant 89,3 milliards d’euros.
Impact des conditions météorologiques
Comme prévu, les céréales et la vigne ont été les plus touchées par cette pluviosité excessive, couplée à un manque de soleil. Le volume de collecte de blé, d’orge et de maïs est estimé en baisse de 16,3 %. De plus, le rendement des vendanges a subi une chute encore plus sévère, avec une diminution de 20,5 %. Cette baisse de volume n’a pas entraîné une hausse des prix, car la moisson mondiale abondante exerce une pression sur les tarifs, en baisse moyenne de 4,9 %. Les fourrages, qui avaient vu leur valeur grimper en 2023 en raison d’une sécheresse, connaissent un décrochage alarmant de 35 %.
État des productions végétales
Dans le secteur des productions végétales, quelques bonnes nouvelles émergent tout de même. Les pommes de terre et les légumes affichent une hausse de 6,6 %, tandis que les betteraves et d’autres plantes industrielles progressent de 8,5 %. Néanmoins, la valeur globale des productions végétales a chuté de 13,1 %, s’élevant à 46,5 milliards d’euros.
Résilience de la filière de l’élevage
À l’inverse, la filière de l’élevage a réussi à mieux résister aux aléas climatiques en 2024. Selon l’Insee, cette filière afficherait une valeur de 33,9 milliards d’euros, marquée par une légère érosion de 1,4 %. La production de volaille a connu un rebond après la crise de la grippe aviaire de 2023. Bien que les prix aient baissé, la tendance reste positive en comparaison aux années précédentes. Les productions laitières demeurent quasi stables, tandis que la baisse de cheptel touche principalement les gros bovins (– 1,4 %), les veaux (– 4,2 %), et surtout, les ovins et caprins (– 6,2 %), affectés par la fièvre catarrhale ovine qui sévit depuis l’été dernier.
Évolution récente de la production agricole
Ce recul de la valeur de la « ferme France » pour 2024 fait suite à une première diminution de 1,5 % en 2023, après une forte progression observée les deux années précédentes. Dans le contexte des crises provoquées par la pandémie de Covid-19 et des tensions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine, la production en valeur, stimulée par la spéculation sur les matières premières agricoles, avait augmenté de 8,8 % en 2021 puis de 16,6 % en 2022, frôlant alors la barre symbolique des 100 milliards d’euros.