Home ActualitéRéférendum en Guinée : vers un transfert du pouvoir militaire au civil

Référendum en Guinée : vers un transfert du pouvoir militaire au civil

by Sara
Guinée

La Guinée organise un référendum constitutionnel Guinée attendu depuis longtemps, qui pourrait permettre au chef du putsch, le général Mamady Doumbouya, de se porter candidat à la présidentielle et amorcer la transition d’un régime militaire vers un pouvoir civil.

Les bureaux de vote ont ouvert dimanche pour les 6,7 millions d’électeurs inscrits, qui devaient répondre par « oui » ou « non » à un projet de constitution. Le texte propose notamment d’allonger le mandat présidentiel et de créer un Sénat doté de membres nommés par le président.

Les principales modifications proposées

Le projet de constitution soumis au référendum introduit plusieurs changements majeurs affectant la structure du pouvoir exécutif et législatif.

  • Allongement du mandat présidentiel de cinq à sept ans.
  • Possibilité de renouvellement du mandat une fois.
  • Création d’un Sénat dont un tiers des membres serait nommé directement par le président.

Ces réformes suscitent le débat : leurs partisans les présentent comme des mesures de modernisation, tandis que leurs détracteurs y voient un risque de concentration du pouvoir.

Déroulement du scrutin à Conakry et mesures de sécurité

Dans la capitale, Conakry, la campagne politique avait été interdite vendredi et samedi avant le vote. Dimanche matin, de nombreux électeurs se sont rassemblés devant les bureaux de vote pour participer au référendum.

Le gouvernement affirme avoir déployé un important dispositif sécuritaire pour garantir le bon déroulement du scrutin. Selon un communiqué officiel, « plus de 40 000 agents de sécurité » ont été mobilisés.

Ahmed Idris, journaliste d’Al Jazeera basé à Conakry, a rapporté que l’attente populaire était partagée entre espoir d’une approbation du texte et crainte d’un détournement du processus au profit des dirigeants actuels.

Affiche du président par intérim Mamady Doumbouya à Conakry avant le référendum constitutionnel

Une affiche montrant le président par intérim, le général Mamady Doumbouya, avait été installée à Conakry avant le référendum.

Critiques, boycott et inquiétudes

Le référendum est observé de près par les critiques, qui craignent qu’il serve à légitimer le pouvoir militaire. Depuis 2023, huit coups d’État ont bouleversé la scène politique en Afrique de l’Ouest et centrale, renforçant les préoccupations régionales.

Le texte est également accusé d’être une manœuvre pour consolider la position de Doumbouya, dont le gouvernement militaire avait manqué une échéance de décembre visant à rétablir un régime civil après la prise du pouvoir il y a quatre ans.

Deux figures emblématiques de l’opposition, Cellou Dalein Diallo et l’ex-président déchu Alpha Condé, ont appelé au boycott du vote. Leurs partis sont actuellement suspendus.

Human Rights Watch a accusé le gouvernement militaire de disparitions de militants politiques, allégations que les autorités ont niées.

La charte de transition, adoptée après la prise du pouvoir, stipulait que les membres du coup d’État seraient interdits de participation aux prochaines élections. Néanmoins, des voix s’inquiètent qu’une nouvelle constitution puisse ouvrir la porte à leur candidature.

Calendrier et perspectives

Une élection présidentielle est prévue en décembre. À ce stade, le chef militaire n’a pas officiellement annoncé s’il se porterait candidat.

Les enquêteurs estiment toutefois que le référendum a de fortes chances d’être approuvé, d’autant que plusieurs dirigeants de l’opposition ont appelé à le boycotter.

Les premiers résultats du scrutin devraient être connus dans les deux à trois jours suivant le vote, selon le correspondant d’Al Jazeera à Conakry.

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/9/21/guinea-votes-on-new-constitution-to-move-from-military-to-civilian-rule

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