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Un avenir énergétique controversé : rejet imminent de la proposition de loi Gremillet à l’Assemblée nationale
Le projet de loi « Gremillet », visant à définir la trajectoire énergétique de la France jusqu’en 2035, se trouve sur le point d’être rejeté par l’Assemblée nationale, révélant les tensions croissantes au sein du monde politique sur la future politique énergétique du pays. Initiée par le sénateur LR Daniel Gremillet, cette proposition, qui mettait en avant une relance du nucléaire et des objectifs en matière d’énergies renouvelables, a rencontré une opposition massive lors de son examen dans l’hémicycle la semaine dernière.
Ce texte, initialement élaboré faute de loi de programmation énergétique soumise par le gouvernement, avait pour ambition de définir le cap énergétique français à l’horizon 2035. La dernière version, sortie de la chambre haute en octobre dernier, proposait notamment une relance significative du nucléaire et un approfondissement des objectifs pour le développement des énergies renouvelables. Cependant, la pression politico-économique et les enjeux environnementaux ont complexifié sa mise en œuvre.
Un contexte politique agité et des divisions au sein même des groupes parlementaires
Le parcours de la proposition de loi a été marqué par une crise de confiance et des divergences notables. Le gouvernement, sous la pression de la majorité parlementaire et notamment du RN et de LR, a décidé en avril de repousser la publication du décret sur la programmation pluriannuelle de l’énergie, préférant inscrire le texte à l’ordre du jour parlementaire afin d’inspirer les décisions futures.
Lors du débat, la majorité centriste et la gauche se sont opposées au texte, dénonçant un « monstre » et une « chimère énergétique » qui pourrait compromettre la souveraineté énergétique de la France. La position majoritaire en faveur du rejet a été soutenue par les groupes EPR, MoDem, Horizons, et même une partie de la majorité présidentielle, estimant que le texte était trop porté sur le nucléaire et insuffisant en matière de respect des objectifs climatiques.
« Ce recul serait dramatique pour notre environnement, mettrait notre souveraineté énergétique en péril et anéantirait un secteur entier de notre économie. »
Certains députés ont notamment souligné l’insistance du RN à faire de cette bataille une ligne de front, profitant de l’occasion pour dénoncer, encore et toujours, la politique énergétique actuelle. La pression du Rassemblement national se faisait sentir, avec des déclarations fermes contre la publication du décret par décret, prônant une gestion plus transparence et parlementaire.
Les enjeux du rejet et perspectives futures
Le rejet de la proposition de loi intervient dans un contexte de grande tension entre l’exécutif et le législatif. La majorité des députés a voté à 377 voix contre 142, empêchant ainsi l’adoption du texte qui devait initialement orienter la politique nationale en matière d’énergie. La décision de renvoyer le texte au Sénat signale une nouvelle étape dans cette crise et laisse présager des négociations difficiles pour une éventuelle reprise ou refonte du projet.
Face à ces résistances, le gouvernement continue de privilégier le recours au décret pour fixer la stratégie énergétique, malgré les critiques sur la transparence et la démocratie participative. La bataille autour de cette loi reflète aussi les divisions du pays sur la transition énergétique, entre messages d’urgence écologique et préoccupations économiques et souverainistes.