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Rentrée scolaire 2024 : une feuille de route pour l’apaisement

by Lea
Rentrée scolaire 2024 : une feuille de route pour l'apaisement

Rentrée scolaire 2024 : une feuille de route pour l’apaisement

Le 27 août, à la cour du ministère de l’Éducation nationale, l’atmosphère mêlait l’odeur du retour de vacances à une certaine incertitude. Ce climat était intensifié par la situation du gouvernement démissionnaire et l’attente d’un nouveau ministre qui pourrait mener, ou non, les réformes déjà engagées. La pertinence de la traditionnelle conférence de presse de rentrée se posait alors en ces temps troublés.

« Le rôle d’un ministre est de poursuivre la continuité des tâches, et c’est justement dans l’incertitude que cette continuité devient essentielle », a expliqué Nicole Belloubet, la ministre démissionnaire. La rentrée, qui concernera cette année 12 millions d’élèves, 850 000 enseignants et 350 000 autres personnels, se tiendra le lundi 2 septembre.

« La temporalité de l’éducation nationale est implacable. Aujourd’hui, la rentrée est prête, conduite sous mon autorité, avec un souci de porter des évolutions et de marquer un apaisement indispensable à notre système. Personne ne souhaite que les sonneries des salles de classe se calquent sur celles du Palais-Bourbon », a-t-elle ajouté. Dans ce contexte inédit, il est hors de question de suspendre les réformes entamées. « Les affaires courantes ne sont ni un temps suspendu, ni un temps mort. C’est un temps d’action, car l’école n’attend pas », a-t-elle averti.

Interdiction des téléphones portables en primaire et au collège

Parmi les diverses réformes discutées et susceptibles d’être reprises par le futur exécutif, Nicole Belloubet a confirmé la pérennisation des groupes de besoin en français et en mathématiques pour les classes de sixième et de cinquième. Ces groupes, découpés en temps déterminés durant l’année, permettront aux équipes éducatives « de travailler ensemble pour répondre aux besoins spécifiques des élèves ». En outre, les modalités d’évaluation du brevet ont été remaniées. Ainsi, le contrôle continu représentera 40 % de la note finale dès la rentrée 2025, au lieu de 50 % actuellement.

Concernant les téléphones portables, une expérimentation sera mise en place dans 200 collèges dès la rentrée 2024. L’objectif est d’éliminer leur usage en classe ainsi que durant les pauses, avec une généralisation de cette « pause numérique » prévue pour janvier 2025. « Cette mesure vise à écarter les distractions engendrées par les portables, particulièrement durant les temps de pause où peuvent survenir des situations de harcèlement », a précisé la ministre. Toutefois, les outils numériques pédagogiques pourront continuer à être utilisés dans un cadre éducatif.

Budget de l’éducation nationale : une priorité à sanctuariser

Une autre réforme vise à maintenir l’évaluation nationale des acquis à l’école primaire. Bien que cette pratique suscite des réticences parmi les syndicats, qui craignent une atteinte à la liberté pédagogique, Nicole Belloubet a défendu ces évaluations comme un « outil complémentaire permettant aux enseignants de mieux appréhender leur classe et les progrès de leurs élèves ».

Sur le plan du lycée, la ministre a réaffirmé le maintien des stages de seconde, en place depuis la rentrée 2023, et s’est engagée à augmenter les opportunités de stages, devenus souvent accessibles par le biais de relations personnelles. Nicole Belloubet a aussi évoqué la continuation de la classe « prépa seconde », expérimentation visant les élèves sans le brevet, afin d’aider à prévenir le décrochage.

Enfin, mettant en avant l’importance de l’éducation, elle a appelé à « sanctuariser, au minimum », le budget alloué à l’éducation nationale, insistant sur le fait que le projet budgétaire actuel de Matignon ne répondait pas entièrement aux besoins exprimés par ce ministère. Rappelons qu’en février dernier, Bercy a demandé des économies supplémentaires de l’ordre de 700 millions d’euros pour le budget 2024, qui s’élève à 63,6 milliards d’euros.

Instabilité politique dans le secteur éducatif

Cette année scolaire a été marquée par une instabilité notable au sein du ministère de l’Éducation nationale. Tout juste nommé au début de l’été 2023, Gabriel Attal a dû incarner une nouvelle dynamique à la rentrée, en visant une amélioration du niveau scolaire et en promouvant des mesures comme l’interdiction de l’abaya. Lors de cette période, il a également révisé de nombreuses décisions de son prédécesseur, Pap Ndiaye.

Le 11 janvier, Amélie Oudéa-Castéra prend la relève de Gabriel Attal, avant de quitter son poste rapidement le 8 février, devenant ainsi la ministre de l’éducation la plus éphémère de la Ve République. Nicole Belloubet a été nommée le même jour, chargée de renouer un dialogue vital avec des enseignants qui se sentent déjà perdus face à une succession de changements.

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