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Républicains latinos : entre soutien à Trump et immigrants protégés

par Sara
États-Unis

Les législateurs républicains latinos qui soutiennent le président Donald Trump évoluent dans un contexte délicat, jonglant entre leur approbation des mesures strictes en matière d’immigration et la nécessité de rassurer leurs électeurs immigrants sur le fait qu’ils ne seront pas pris dans le filet de ces politiques.

Une position délicate face aux politiques d’immigration de Trump

La direction de la Conférence hispanique du Congrès (CHC), soutenue par le GOP, a joué un rôle actif dans l’élection de Trump en mettant l’accent sur ses politiques de sécurité frontalière et d’expulsion des criminels violents. Le représentant Tony Gonzales, élu président de la conférence cette semaine, soutient l’agenda migratoire de Trump, affirmant que « nous devons mettre fin à l’anarchie ». Gonzales a également déclaré qu’il soutenait l’expulsion massive des « étrangers criminels condamnés », mais pas celle des personnes innocentes.

La promesse de Trump concernant l’expulsion des immigrants

Trump a promis d’expulser les immigrants sans papiers ayant des antécédents criminels et de mener « le plus grand programme d’expulsion de l’histoire américaine ». Pour ce faire, des responsables de Trump ont déclaré qu’aucun immigrant sans papiers n’est à l’abri. Mike Madrid, un stratège républicain qui s’oppose à Trump, a souligné qu’il ne fallait pas être sous l’illusion que les immigrants n’ayant pas commis de crime seraient protégés, qualifiant cette croyance d’« absurde ».

De plus, l’administration Trump a déjà mis fin à plusieurs programmes d’immigration légale qui permettaient aux migrants récents de rester temporairement aux États-Unis en attendant leur demande d’asile ou l’ajustement de leur statut.

Un équilibre fragile en Floride

Les trois membres latinos du Congrès de Floride du Sud semblent être ceux qui doivent trouver le plus délicat équilibre entre leur soutien à Trump et la défense de leurs électeurs immigrants. Trump a notamment supprimé un programme de libération conditionnelle instauré sous le mandat de Biden pour les Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens et Vénézuéliens. Il a également élargi les pouvoirs d’exécution des agents d’immigration, leur permettant d’accélérer les expulsions.

Ces changements ont poussé la représentante Maria Elvira Salazar à adresser une lettre au Département de la sécurité intérieure, demandant que ses électeurs affectés bénéficient d’un traitement équitable et soient protégés de l’expulsion jusqu’à ce que leurs cas soient entendus. Salazar a expliqué que ceux qui étaient arrivés sous ce programme n’avaient « aucun casier judiciaire » et avaient demandé l’asile par les voies légales appropriées.

Rep. Maria Salazar, R-Fla., speaks at the Capitol in 2024.

La fin du statut de protection temporaire pour les Vénézuéliens

Le 28 janvier, la secrétaire du DHS, Kristi Noem, a mis fin au statut de protection temporaire pour environ 600 000 Vénézuéliens. Ces protections sont accordées aux immigrants qui ne peuvent pas retourner dans leur pays en raison de catastrophes naturelles ou de troubles politiques. Pour être éligibles, les demandeurs doivent passer des vérifications de leurs antécédents criminels.

Noem a déclaré que les conditions au Venezuela s’étaient suffisamment améliorées pour mettre fin à ce programme, ajoutant que cette désignation avait permis à des personnes n’ayant pas d’autre voie d’immigration de s’établir aux États-Unis.

En Floride du Sud, où Trump a réalisé des avancées historiques, les Vénézuéliens se disent « au-delà de la trahison » face à cette fin de statut de protection temporaire. Lorsque ces suppressions ont été annoncées, Salazar et ses collègues républicains, Mario Díaz-Balart et Carlos Gimenez, ont publié une déclaration conjointe soutenant le président, affirmant que celui-ci avait montré une « solidarité indéfectible » avec le peuple vénézuélien.

Rep. Mario Diaz-Balart, R-Fla., speaks during a House hearing in 2024.

Des messages contradictoires au sein du parti

Dans un article pour un média, le professeur d’histoire Geraldo Cadava a souligné que de nombreuses positions du GOP sur les immigrants sont pleines d’incohérences, se traduisant parfois par des idées contradictoires. Les immigrés sont perçus tour à tour comme des « criminels » et comme des « contributeurs essentiels à la nation ».

Ce n’est pas seulement les républicains latinos qui marchent sur cette ligne fine en matière d’immigration ; les démocrates sont également dans une situation similaire.

Les sondages montrent que le soutien à des mesures d’expulsion et à un renforcement des contrôles d’immigration augmente parmi les Américains, y compris les latinos, bien que ces derniers restent favorables à des voies de régularisation pour les immigrants sans papiers n’ayant pas commis de crimes. Selon Madrid, personne ne gagnera ce débat, mais quelqu’un va le perdre.

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source:https://www.nbcnews.com/news/latino/trump-immigrants-republicans-latino-voter-concerns-deportation-rcna192029

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