Bruno Retailleau a déclaré ce mardi 7 octobre qu’il n’excluait pas le retour des Républicains dans le gouvernement, à condition qu’il s’agisse d’une cohabitation avec la macronie et que LR ne se dilue pas dans le camp présidentiel. Sur CNews et Europe1, il a avancé: «à gouverner à une condition: c’est que ce soit un gouvernement que j’appellerai de cohabitation» et a rappelé que la nomination de Michel Barnier à Matignon, il y a un an, était «une forme de cohabitation». À l’inverse, il a qualifié l’équipe présentée dimanche par Sébastien Lecornu comme le reflet «d’une hyper-présidence» d’Emmanuel Macron. Il a aussi rejeté l’accusation de vouloir rester à tout prix au gouvernement: «Allez-y, citez-moi le nombre de personnalités qui depuis 1958 (date de la fondation de la Ve République), nommées ministre d’État, ministre de l’Intérieur, ont refusé?», a-t-il lancé. Selon lui, Sébastien Lecornu aurait «caché» la nomination de Bruno Le Maire à la Défense, et il a déploré que certains parlent d’un socle commun comme si on était prêt à avaler toutes les couleuvres.
Réactions et implications
Cette proposition a été relayée par plusieurs rédactions et commentateurs. Selon BFMTV, elle est perçue comme une ouverture mesurée des Républicains vers le pouvoir, sans garantie d’un poste ministériel. La Provence rappelle que la remarque est interprétée comme une tentative de redéfinir les relations entre LR et le gouvernement, dans un contexte de débats sur l’équilibre entre pouvoir et ligne politique. Des analystes notent que ce type de démarche peut tester les marges de manœuvre du parti vis-à-vis d’une présidence dynamique, sans garantir une entrée rapide dans l’exécutif.
Les observateurs restent prudents quant à la traduction opérationnelle de ces propos. Selon BFMTV, l’ouverture affichée peut être interprétée comme une manière de marquer des marges de manœuvre pour LR sans s’engager sur une marche arrière du gouvernement actuel. La Provence souligne que le commentaire peut aussi être lu comme une tentative de recentrement des LR autour d’une ligne politique distincte de celle du pouvoir central, sans garantie d’un poste ministériel immédiat.
Reste à voir comment l’Élysée, l’Assemblée et les partenaires de LR accueilleront ces propos, alors que les équilibres politiques restent fragiles et que les échéances à venir pourraient redistribuer les cartes.