Home Retard des sports collectifs français aux Paralympiques 2024

Retard des sports collectifs français aux Paralympiques 2024

by Saliha

Paralympiques 2024 : Un retard significatif des sports collectifs français

Les équipes de France participant aux sports collectifs aux Jeux paralympiques de Paris ne semblent pas en mesure d’atteindre le niveau d’excellence espéré. À l’heure actuelle, seule l’équipe masculine de cécifoot a réussi à se qualifier pour une finale, tandis que les autres formations ont rencontré des difficultés, souvent avec des défaites marquées.

Une performance décevante

Les sports collectifs avaient jusqu’ici permis à la délégation française de récolter de nombreuses médailles aux Jeux olympiques, mais la réalité est bien différente aux Jeux paralympiques. Les résultats observés sont le fruit d’un manque d’expérience et d’un manque d’entraînement face à des équipes professionnelles. La finale du cécifoot contre l’Argentine représente une exception et s’apparente à un véritable exploit pour les Bleus.

Frédéric Villeroux, capitaine de l’équipe de cécifoot, a souligné le travail acharné de son équipe, qui s’entraîne seulement 45 jours par an. À titre de comparaison, des équipes comme celle du Brésil bénéficient de trois à quatre mois d’entraînement par an. Malgré ces circonstances, les cécifootballeurs sont parvenus à se hisser en finale, un véritable exploit que Villeroux peine à concrétiser.

Un fossé à combler

D’autres équipes françaises rencontrent des défis importants. Dominique Duvivier, entraîneur de l’équipe masculine de volley assis, déplore un « retard de quarante ans » par rapport à leurs adversaires. En effet, à sa création en 2017, l’équipe ne comptait que sur des bénévoles avec zéro expérience, entraînant ainsi une nécessaire collaboration avec le Comité paralympique français pour développer le groupe.

Les volleyeurs n’avaient qu’une seule Coupe du monde à leur actif avant ces Jeux, ce qui explique leur dernière place dans le tournoi. Leur équipe féminine, fondée en 2019, a également dû faire face au contexte difficile engendré par la pandémie de Covid-19.

Des conditions d’entraînement limitées

Pour l’équipe féminine de goalball, la situation est similaire. Anthony Puaud, entraîneur, fait écho au niveau insuffisant de ses joueuses, qui n’ont commencé que récemment à pratiquer ce sport, en affrontant des équipes professionnelles. Leurs résultats à Paris montrent des défaites par de larges marges, illustrant bien le fossé qui existe entre le niveau régional et international.

Sébastien Munos, consultant sur le cécifoot, évoque le manque de professionnalisme dans les onze disciplines paralympiques régies par la Fédération française handisport. De plus, de nombreux athlètes partagent leurs journées entre leur travail et leur passion sportive, freinant ainsi leur entraînement.

Un avenir à bâtir

Il existe cependant des initiatives encourageantes. La récente injection de ressources par l’Agence nationale du sport (ANS) a libéré des fonds pour permettre aux joueurs de s’entraîner dans de meilleures conditions. Les exemples de la France contraste avec le modèle plus professionnel observé chez des pays comme l’Italie ou l’Espagne, où les athlètes sont rémunérés pour s’entraîner et jouer.

Avec l’espoir que les Jeux paralympiques incitent à une structuration des disciplines en France et attirent plus de pratiquants, les acteurs du milieu militent pour que les soutiens financiers de l’ANS perdurent. La pérennité de ces efforts pourrait prévenir un retour à la situation antérieure qui a frappé certaines équipes comme celle de Grande-Bretagne.

Leave a Comment