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Retour en force du cinéma égyptien au festival de Gouda 8

by Sara
Egypte

Après des années marquées par l’absence de films égyptiens dans les grands festivals et la difficulté de trouver des œuvres représentant l’Égypte sur la scène internationale, la 8e édition du festival de Gouda (16-24 octobre) enregistre une participation égyptienne notable. Plusieurs films concourent dans les différentes sections, tandis que d’autres sont présentés hors compétition, laissant entrevoir un possible retour en force du cinéma égyptien.

La compétition officielle

La délégation égyptienne se distingue dans la compétition officielle avec deux films qui explorent des tensions familiales et sociales à travers des récits intimes.

  • « Colonia » — réalisateur : Mohamed Siyam. Avec Ahmed Malek et l’acteur palestinien Kamel Al-Basha.

    • Synopsis : confrontation entre un père et son fils qui révèle des secrets ayant distendu leurs liens, exacerbés après le décès de la mère.
  • « La colonie » (Al-Mustamara) — réalisateur : Mohamed Rashad.

    • Première : présenté dans la section « Perspectives » du Festival de Berlin.
    • Synopsis : portrait de la vie marginalisée à Alexandrie à travers l’histoire de deux frères proposés pour travailler dans la même usine où leur père a trouvé la mort dans un accident tragique.

Les documentaires

Le cinéma égyptien propose aussi une présence forte dans la compétition documentaire, avec des œuvres personnelles et sensibles sur la mémoire et les liens familiaux.

  • « 50 mètres » — réalisatrice : Yomna Khattab.

    • Synopsis : récit intime où la réalisatrice utilise la caméra pour reconstruire les ponts affectifs avec son père, mêlant émotion humaine et expression artistique.
    • Festival : film présenté pour la première fois au festival de Copenhague.
  • « La vie après Seham » — réalisateur : Namir Abdel-Messih.

    • Synopsis : une démarche autobiographique née après la mort de la mère, mêlant nostalgie, quête d’identité et exploration des racines familiales entre l’Égypte et la France.

Les courts métrages

La section des courts métrages réunit des expériences variées, entre expérimentation narrative, réalisme social et réflexion humaine.

  • « La trahison des yeux » — réalisateurs : Saad Dneour et Abdelrahman Dneour.

    • Synopsis : récit double où des jumeaux, Omar et Wissam, retracent leurs souvenirs communs depuis l’union dans le ventre maternel jusqu’à une séparation tragique par la mort.
  • « Sortie de la base d’Ali et Maher »

    • Synopsis : dans un village rural, la fuite d’un âne déclenche une série d’événements révélant des tensions cachées, le caractère absurde du capitalisme et la domination des classes, alliant satire et réalisme.
  • « S. El-Deeb et la quête de la couronne perdue » — réalisateur : Samah Alaa.

    • Synopsis : un homme revoit le parcours de sa vie à travers l’histoire de sa coupe de cheveux, évoquant traumatismes d’enfance, premier amour, perte de cheveux et la disparition de la personne la plus chère.
  • « Sur leurs fantômes » — réalisatrice : Souha Bilal.

    • Synopsis : l’histoire de Nora, hésitant à se marier et à fonder une famille, qui s’occupe d’Anis atteint de démence ; un portrait sur la confusion des souvenirs de maternité et la perte d’un foyer familial.

Hors compétition

Hors compétition, plusieurs films égyptiens proposent des regards sociaux divers, allant du drame familial aux tensions de classe et aux explorations psychologiques.

  • « Messieurs » — réalisateur : Karim El-Shennawy.

    • Synopsis : dans un village égyptien, la famille Abu al-Fadl est secouée par la mort du père. Les fils — Tarek, contraint de prendre en charge la maison, et Hegazy, médecin revenu du Caire — découvrent que le père cachait une vie différente, impliquée dans le trafic d’antiquités, dette et secrets menaçant de déchirer la famille.
  • « Et pour nous, l’amour dans l’imaginaire ? » — réalisatrice : Sara Razeq.

    • Synopsis : un professeur d’université introverti voit sa vie perturbée lorsqu’une étudiante lui demande de l’aider pour ses problèmes amoureux ; en tentant d’intervenir, il découvre en elle quelque chose qui éveille ses sentiments.
  • « Happy Birthday » — réalisatrice : Sarah Gohar.

    • Synopsis : premier long métrage de la réalisatrice, une drame social sur la fracture des classes au Caire, où l’anniversaire d’une fillette riche croise les rêves d’une jeune travailleuse qui croit, par erreur, être invitée à la fête.

Réactions de la critique et enjeux

Les critiques présents au festival soulignent la visibilité retrouvée du cinéma égyptien, tout en rappelant les limites de la production nationale.

  • Tarek El-Shennawi : il note que la 8e édition du festival de Gouda présente une présence égyptienne remarquable malgré la « crise du film égyptien ». Il attribue ce résultat à la programmation experte du festival qui a su rassembler une sélection variée, incluant des réalisatrices audacieuses comme Sarah Gohar et Sara Razeq.
  • Mohamed Nabil : il estime que le festival a trouvé un équilibre entre films d’auteur et œuvres grand public. Selon lui, des titres présentés hors compétition, comme « Messieurs », créent un élan populaire bénéfique pour l’événement, tout en notant que des documentaires sensibles tels que « La vie après Seham » figurent parmi les œuvres marquantes de la saison.

Les deux critiques conviennent que la direction du festival semble déterminée à renforcer la présence égyptienne, tant en compétition qu’en hors compétition, malgré un volume de production nationale qui n’a pas encore retrouvé son ancien essor.

source:https://www.aljazeera.net/arts/2025/10/24/%d9%87%d9%84-%d8%a7%d9%86%d8%aa%d9%87%d8%aa-%d8%a3%d8%b2%d9%85%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d9%81%d9%8a%d9%84%d9%85-%d8%a7%d9%84%d9%85%d8%b5%d8%b1%d9%8a-%d9%85%d8%b4%d8%a7%d8%b1%d9%83%d8%a9

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