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Un retournement de situation marquant se profile dans le débat sur le plafonnement des promotions des produits de droguerie, parfumerie et hygiène. Le député Ensemble Stéphane Travert a récemment modifié sa position concernant la suppression du plafonnement fixé à 34 %. Alors que cette mesure figure dans une proposition de loi qu’il soutient, celle-ci doit être examinée ce mardi 11 mars en commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.
Proposition de loi et réactions de l’industrie
Stéphane Travert, ancien ministre de l’Agriculture, a déposé cette proposition de loi en collaboration avec le député LR Julien Dive le 13 février. L’objectif principal est de prolonger le relèvement du seuil de revente à perte ainsi que l’encadrement des promotions alimentaires, qui prend fin en avril. En parallèle, ils envisagent de supprimer le plafonnement des promotions pour les produits de DPH, une mesure qui doit encore être en vigueur pendant un an, provoquant ainsi la surprise et l’inquiétude des industriels du secteur.
Ces derniers mettent en avant les risques associés à de telles « méga promotions » sur leurs activités. En 2023, trois fédérations professionnelles représentant l’industrie de l’hygiène avaient déjà exprimé leurs préoccupations dans un communiqué commun, soulignant que « la surenchère promotionnelle est préjudiciable pour le secteur alimentaire comme pour le non alimentaire en détruisant de la valeur, des emplois et des sites industriels en France. »
Tensions entre distributeurs et industriels
Ce mécontentement s’inscrit dans un climat déjà tendu entre distributeurs et industriels. Les arguments avancés par les députés pour justifier la mesure semblent en effet s’aligner sur ceux de la grande distribution. « L’encadrement actuel limite les capacités des distributeurs à répondre aux attentes des consommateurs en termes de compétitivité des prix. Sa suppression vise à redonner une plus grande liberté commerciale », est-il précisé dans l’exposé des motifs de la loi.
Changement de perspective après les auditions
Suite aux auditions qui ont précédé l’examen de la proposition de loi, le discours de Stéphane Travert a évolué en faveur des industriels. « De nombreux fabricants de produits de DPH sont présents sur le territoire national et les secteurs ‘cosmétique’ et hygiène’ sont pourvoyeurs de 85 000 emplois directs en France. Protéger ces entreprises du transfert de la guerre des prix vers les produits du DPH mérite d’être évalué », a-t-il déclaré dans le projet de rapport consulté.
Il a également souligné que « le texte de la proposition de loi doit être modifié pour laisser l’expérimentation, lancée en 2024, aller au moins jusqu’à son terme initialement prévu, soit le 15 avril 2026 ».