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Réunion des leaders africains pour un cessez-le-feu en RDC
Un sommet des dirigeants africains, consacré à la crise en République Démocratique du Congo (RDC), a ordonné aux chefs militaires de se réunir dans les cinq jours afin de « fournir des directives techniques sur un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel ».
La réunion, qui s’est terminée samedi en Tanzanie, a rassemblé les dirigeants de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) composée de huit pays, ainsi que ceux de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) qui compte 16 membres.
Appel à l’ouverture de corridors humanitaires
Le sommet a également appelé à l’ouverture de corridors humanitaires pour évacuer les morts et les blessés.
Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, a rapidement conquis de vastes territoires dans l’est de la RDC, riche en minerais, lors d’une offensive qui a fait des milliers de morts et déplacé un grand nombre de personnes. Le Rwanda dément tout soutien militaire au M23.
Le groupe a pris la ville stratégique de Goma, capitale de la province du Kivu Nord, la semaine dernière et continue d’avancer vers le Kivu Sud dans le cadre des récents événements d’une crise qui dure depuis plusieurs décennies dans la région.
Avancées inquiétantes du M23
Le sommet s’est tenu alors que des rapports faisaient état de l’avancée du M23 vers la ville de Kavumu, dans le Sud Kivu, qui abrite un aéroport crucial pour l’approvisionnement des troupes congolaises.
Le président kényan William Ruto, actuel président de l’EAC, a déclaré lors de son discours d’ouverture : « Nous appelons toutes les parties à actualiser le cessez-le-feu, et en particulier le M23 à arrêter son avancée, ainsi que les forces armées de la RDC à cesser toutes mesures de représailles ».
Échecs des négociations de paix
Depuis la réémergence du M23 en 2021, les pourparlers de paix organisés par l’Angola et le Kenya ont échoué, et plusieurs cessez-le-feu se sont effondrés. Cette offensive suscite des craintes de guerre régionale, d’autant plus que plusieurs pays, dont l’Afrique du Sud, le Burundi et le Malawi, soutiennent militairement la RDC.
Un rapport des Nations Unies de l’année dernière a indiqué que le Rwanda avait environ 4 000 soldats en RDC et profitait du trafic de vastes quantités d’or et de coltan, un minéral essentiel pour les téléphones et les ordinateurs portables.
Accusations et avertissements
Le Rwanda accuse la RDC d’héberger les FDLR, un groupe armé constitué d’Hutus ayant perpétré le massacre des Tutsis lors du génocide rwandais de 1994.
Le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Turk, a averti vendredi que « si rien n’est fait, le pire pourrait encore venir pour les habitants de l’est de la RDC, mais aussi au-delà des frontières du pays ».
Turk a déclaré que près de 3 000 personnes avaient été confirmées tuées et 2 880 blessées depuis l’entrée du M23 à Goma le 26 janvier, et que les bilans finaux seraient probablement beaucoup plus élevés. Il a également mentionné que son équipe « vérifie actuellement de multiples allégations de viol, viol en groupe et esclavage sexuel ».