L’Agglomération Royan Atlantique poursuit la modernisation d’un système pionnier en France qui, depuis 38 ans, arrose le golf de Royan tout au long de l’année grâce à l’eau traitée par la station d’épuration de Saint-Palais-sur-Mer. Chaque année, la station produit environ 4,8 millions de mètres cubes d’eaux usées traitées. La majorité, soit 95 %, est rejetée dans le milieu naturel, à l’embouchure de l’estuaire de la Gironde, près du Puits de l’Auture. Cette eau épurée est toutefois mise à profit de manière plus directe et locale, notamment pour l’irrigation du golf.
Depuis 1987, le golf de Royan bénéficie du vert éclatant de ses deux parcours grâce à une proximité étroite avec la station, à travers 1 700 mètres de canalisations raccordés à un lac-réserve de 6 500 mètres cubes. Une eau que le golf paie, mais à un tarif inférieur à celui du réseau de distribution d’eau potable. La réutilisation des eaux usées est ainsi un des cas historiques dans la Cara et l’Agglomération souhaite poursuivre cette dynamique.

Réserve supplémentaire
Avant d’imaginer un réseau d’irrigation agricole à proximité de la station d’épuration de Cozes, la Cara modernise d’abord son site pionnier. Des entreprises spécialisées travaillent jusqu’au mois de mars à l’installation d’un traitement complémentaire des eaux usées traitées. Dans ce cadre, une réserve supplémentaire est prévue: une bâche de 50 m³ sur le site du golf, destinée à l’arrosage des pistes en sable du centre équestre.
Utiliser les eaux traitées exige de se conformer à des normes strictes. L’eau injectée dans le lac-réserve du golf et la future bâche ne devront contenir au maximum que 100 particules de la bactérie Escherichia coli (E. coli) par millilitre, alors que le plafond pour l’eau rejetée dans le milieu naturel marin est fixé à 500 par millilitre. La même norme de 100 E. coli par millilitre s’applique aussi à la sortie de la « borne verte », créée en 2024 à la station d’épuration de Saint-Palais-sur-Mer. Les communes de la Cara peuvent venir y remplir des tonnes pour arroser leurs espaces verts ou nettoyer leur voirie.
Test autour de Cozes
Au terme d’un chantier de quatre mois et d’un investissement d’un million d’euros, subventionné à 40 % par l’Agence de l’eau Adour-Garonne, la Cara peut poursuivre sa politique de réutilisation des eaux usées via le projet pilote de Cozes, estimé à 2 millions d’euros pour un linéaire de canalisation de 4 à 5 kilomètres, et aidé à 80 % par l’Agence de l’eau. Les travaux devraient commencer en 2026.
Le projet de réutilisation sur la presqu’île d’Arvert, quant à lui, aurait une envergure bien supérieure: environ 200 kilomètres de canalisations et des stations de traitement complémentaires, pour un coût estimé autour de 100 millions d’euros. L’objectif est de réutiliser 3,8 millions de mètres cubes traités par la station d’épuration de Saint-Palais-sur-Mer.