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Le 19 janvier 1945, Robert Brasillach a été condamné à mort pour intelligence avec l’ennemi, marquant un tournant significatif dans l’histoire judiciaire française. Ce procès, qui a eu lieu dans un contexte de vifs débats autour de la collaboration, a mis en lumière les tensions entre la liberté d’expression et les conséquences de la propagande.
Un procès express
Après cinq heures d’audience et vingt minutes de délibération, Brasillach a été reconnu coupable. Le 6 février de la même année, il a été exécuté au fort de Montrouge, malgré une pétition signée par des personnalités telles que François Mauriac, Albert Camus et Jean Cocteau, demandant la clémence.

Brasillach, alors rédacteur en chef de la revue antisémite *Je suis partout*, était un fervent défenseur du régime nazi. Ce procès, qualifié d’« express », a suscité de vives réactions et a ouvert un débat sur l’épuration, une période durant laquelle de nombreuses personnalités collaboratrices ont échappé à la justice.
Le récit du procès
Le compte rendu de ce procès a été effectué par Edouard Helsey, journaliste au *Figaro*. Brasillach est apparu au banc des accusés, modeste et presque effrayé, contrastant avec l’image qu’il avait pu renvoyer auparavant. Habillé avec soin, il semblait plus un étudiant qu’un homme ayant joué un rôle aussi controversé dans l’histoire française.

Les débats se sont rapidement transformés en monologues, où seul Brasillach a eu l’occasion de s’exprimer. Il a défendu ses écrits, affirmant que les mots ne tuent pas, tout en restant fidèle à ses convictions passées et à son admiration pour l’Allemagne nazie.
Les plaidoiries et le verdict
Le commissaire du Gouvernement, M. Reboul, lors de ses réquisitions, a souligné le rôle de Brasillach dans la manipulation d’une génération de jeunes, demandant la peine de mort sans équivoque. Malgré les efforts de son avocat, Me Isorni, pour émouvoir le jury en rappelant le talent littéraire de son client, le verdict était déjà jugé acquis.
Le condamné a accueilli la sentence avec une sorte de fierté, affirmant que c’était un honneur plutôt qu’une honte. Cette réaction a révélé la complexité de son personnage : un homme de lettres pris dans les filets de la politique, dont les idées ont eu des conséquences tragiques.