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Ruines de Tallil et conflit avec les colons de Cisjordanie
À Naplouse, au sein du village de Khirbat al-Tawil, l’histoire d’un jeune homme de 16 ans, Mutaz Ibrahim Bani Jame, émerge dans un contexte de conflit intense avec les colons israéliens. Mutaz défend avec acharnement la terre qui a vu son frère aîné, Mohamed, devenir martyr en avril dernier, alors qu’il s’opposait à l’expansion des colons. Ce conflit illustre la détermination des habitants à rester sur leurs terres face aux intimidations de l’État israélien.
Une terre en danger
Khirbat al-Tawil devient ainsi un symbole de la lutte entre Palestiniens et colons dans la Cisjordanie. Le jeune Mutaz et son frère, Obeida, passent leurs journées à s’occuper du bétail tout en restant vigilants face à la réduction de leurs pâturages. Ces derniers sont constamment menacés par la violence des colons et les actions destructrices de l’armée israélienne qui démolit les infrastructures agricoles et résidentielles.
Les colons, ayant établi des avant-postes agricoles, ont récemment obtenu la confiscation de plus de 12 700 dunams de terres, marquant ainsi la plus grande opération de réquisition depuis trois décennies selon le mouvement « Peace Now » en Entité sioniste.
Un symbole de résistance
La détermination des habitants est palpable, surtout après la mort de trois jeunes de la région en moins d’un mois. Maher Bani Fadl, qui a perdu son fils Abdel Rahman lors d’affrontements en avril, exprime la douleur face à la perte de terre familiale utilisée par son ancêtre depuis plus de cinquante ans. Sa terre s’étend sur environ 40 dunams, principalement plantés d’oliviers.
Il souligne que, malgré la tragédie, les événements récents ne font que renforcer la volonté des habitants de défendre leurs droits et leur terre. Les destructions infligées par l’occupation, y compris la démolition de mosquée et d’autres bâtiments essentiels, illustrent l’ampleur du déclin de leur mode de vie.
Le combat pour la survie
Pour le président de la municipalité d’Aqraba, Salah Bani Jaber, la situation à al-Tawil illustre la lutte désespérée entre les colons, qui s’emparent des terres, et les citoyens qui se battent pour leur survie. L’expropriation ne se limite pas à la perte de terre, elle prive également la communauté de l’accès essentiel aux ressources naturelles et stratégiques, notamment vis-à-vis de la vallée du Jourdain.
Pour soutenir les résidents, la municipalité a mis en place un programme de renforcement, incluant :
- La fourniture d’infrastructures, y compris routes, eau, électricité et services de santé, sans frais pour les citoyens.
- La reconstruction des installations détruites par l’occupation.
- Les compensations financières grâce à des organisations internationales.
- Le soutien à l’élevage et à la fourniture de ressources sanitaires pour les animaux.
- Des projets d’infrastructures entourant les zones menacées d’annexion.
La escalade des violations
Des recherches ont révélé près de 100 agressions commises par les colons en raison du conflit, avec une majorité observée directement par des autorités. Les actes de violence ont atteint un paroxysme avec 1 110 attaques en juillet dernier contre des Palestiniens à travers la Cisjordanie et Jérusalem, selon le ministre de la Résistance au Mur et à la Colonisation, Moyed Shahban.
Les habitants de Khirbat al-Tawil continuent de rêver de légitimité et de justice tout en faisant face à un avenir incertain, se battant pour leurs droits ancestraux face à l’oppression quotidienne.