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Le Sénat sort de son silence dans l’affaire Joël Guerriau. Gérard Larcher, président de la chambre haute, a annoncé ce jeudi qu’il allait saisir le comité de déontologie du Sénat, ouvrant la voie à des mesures disciplinaires contre le sénateur centriste accusé d’avoir administré de la drogue à sa collègue députée Sandrine Josso dans le but de la violer en 2023.
Une décision en réponse à un procès correctionnel
La décision de Gérard Larcher, révélée lors d’une réunion du Bureau, intervient alors qu’un procès correctionnel a été ordonné contre le parlementaire. « Il reviendra au prochain Bureau, sur le fondement d’éléments objectifs transmis par la justice, de se prononcer sur une sanction disciplinaire à l’encontre du sénateur », précise le communiqué du Sénat. La saisine du comité de déontologie, exigée par le règlement interne, est un préalable obligatoire avant toute sanction, qui peut aller jusqu’à une exclusion temporaire.
Joël Guerriau nie toute intention criminelle
Gérard Larcher a précisé qu’il attendait d’obtenir copie de l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, requise auprès de la procureure de Paris, pour enclencher officiellement la procédure. Le président du Sénat a aussi rappelé que seule une décision du Conseil constitutionnel peut déchoir un sénateur de son mandat.
Dans cette affaire aux ramifications multiples, Joël Guerriau a toujours nié toute intention criminelle, plaidant une « erreur de manipulation ». Cependant, les juges estiment dans leur ordonnance que le sénateur a dilué de la MDMA à 91,1 % pure dans une coupe de champagne « dans le but de commettre un viol ou une agression sexuelle ». Il sera également jugé pour détention de stupéfiants.
Réactions des avocats
Contacté par l’AFP, Me Henri Carpentier, avocat du sénateur mis en cause, a défendu la position de son client : « La première règle déontologique à appliquer dans ce dossier est celle de respecter le cours de la justice et de ne pas courir après une affaire en fonction des intérêts médiatiques ou politiques du moment. »
En face, l’avocat de Sandrine Josso déplore l’inaction passée de l’institution. « C’est une procédure qu’on appelle de nos vœux depuis des mois, le Sénat aurait dû réagir plus tôt », a affirmé Me Arnaud Godefroy, après avoir adressé un courrier à Gérard Larcher pour réclamer des « éclaircissements sur les mesures » envisagées.