Table of Contents
À Valence, l’initiative ‘Salvem les fotos’ vise à préserver les souvenirs des personnes touchées par les inondations causées par la DANA. Cette démarche, soutenue par l’Université Polytechnique de Valence, permet de récupérer des photographies endommagées, contribuant ainsi à la sauvegarde de la mémoire collective des communautés affectées.
Un laboratoires pour la mémoire
À Utiel, près du fleuve Magro, les dégâts sont visibles : les maisons sont dépouillées de leurs portes et fenêtres, laissant entrevoir des intérieurs vides, sauf pour quelques objets témoins d’une vie passée. Dans une pièce abritant une machine à coudre et un piano couvert de boue, une photo oubliée montre une femme souriante, désormais altérée par le temps et l’eau.
Pour éviter que ces souvenirs ne disparaissent, un laboratoire de campagne a été installé près du Musée Municipal d’Utiel. Une équipe de bénévoles, incluant des étudiants et des historiens, s’active pour sauver ces images. Ester Alba Pagán, vice-rectrice de l’Université de Valence, et Marisa Vázquez, directrice du patrimoine, dirigent cette initiative.
Processus de restauration
Le processus de restauration est essentiel et commence par sécher les photographies, souvent contaminées par des microorganismes. Mariló, historienne de l’art, explique : « Si les photos sont pleines de moisissures, nous les mettons au congélateur pour les traiter. » Le travail est minutieux : « Nous avons déjà recueilli plus de 100 000 images grâce à un appel sur les réseaux sociaux qui a rapidement mobilisé la communauté. »
Les bénévoles témoignent de l’impact émotionnel de leur travail, soulignant que même dans la douleur, la solidarité de la communauté apporte une forme de résilience.
Des histoires poignantes
Des histoires personnelles émergent lors de la collecte des photos. À Algemesí, Melania et sa fille Gemma parcourent les rues, emportant avec elles des souvenirs précieux. Carmen Onate et sa belle-sœur, Puri Garrido, se rendent au Musée Comarcal de l’Horta Sud avec des cadres trempés, cherchant à sauver le portrait de leur mère presque effacé par les inondations.
Carmen se souvient de la panique : « Tout ce que j’avais de mon mari est parti. À 70 ans, que puis-je attendre de la vie ? »
Un effort communautaire
Sheila et Manuel, originaires de Paiporta, apportent leur album de mariage, visiblement affectés par les événements récents. « Nous avons peur des bactéries dans la boue », confie Sheila. Leur récit illustre la peur omniprésente et les souvenirs douloureux que la DANA a laissés derrière elle.
Les bénévoles continuent de travailler d’arrache-pied, déterminés à restaurer autant de souvenirs que possible, car chaque photo raconte une histoire et contribue à la résilience de la communauté.