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Un scandale d’achats illégaux a éclaté au sein de l’administration de la Ville de Berne, où un employé a attribué des contrats d’une valeur de 1,6 million d’euros à une entreprise pendant une période de dix ans. Les révélations indiquent un lien personnel étroit entre l’employé et le propriétaire de la société.
Résumé des faits
- Un employé a attribué des contrats sans appel d’offres à une seule entreprise.
- Une enquête administrative a mis en lumière des violations des règles d’approvisionnement.
- Aucune enrichissement personnel n’a été établi, mais une relation personnelle problématique a été identifiée.
- Le montant financier exact du préjudice pour la Ville de Berne reste indéterminé.
Les violations révélées
Entre 2015 et 2024, un employé de la Logistique de la Ville de Berne a attribué plusieurs contrats, sans appel d’offres, à un même fournisseur, et ce à des prix excessifs. Ce scandale a été porté à l’attention de la ville après un signalement interne à l’automne dernier.
Une enquête spéciale a été initiée rapidement pour examiner ces allégations. La direction des Finances, du Personnel et de l’Informatique, dirigée par Melanie Mettler, a commandé une étude administrative pour faire la lumière sur cette affaire, qui a été rendue publique lors d’une conférence de presse jeudi dernier.
Les résultats de l’enquête ont révélé non seulement des violations des règles d’approvisionnement, mais aussi des failles dans le contrôle interne de la Logistique de Berne.
Absence de bénéfices personnels
Le département concerné fournit des biens de consommation et du mobilier à l’administration municipale ainsi qu’à des entités du secteur public, telles que des écoles. L’employé, désormais suspendu, occupait le poste d’acheteur.
Selon le rapport final de l’enquête administrative, il aurait acquis du mobilier de bureau d’une valeur de 1,6 million d’euros sans contrat formel, en ayant des relations personnelles jugées problématiques avec le propriétaire de l’entreprise. Cet employé aurait été invité à des événements personnels, tels que des anniversaires et des déjeuners.
Des photos de l’employé avec le propriétaire de l’entreprise et sa partenaire étaient même affichées dans son bureau, mais ont été retirées après que la direction ait exprimé des doutes. Le rapport souligne que ce comportement est difficilement explicable autrement que par la volonté de dissimuler une proximité personnelle.
Les motivations de l’employé demeurent floues. Bien qu’il ait agi de manière intentionnelle, aucune preuve de comportement criminel n’a été trouvée, ce qui aurait été le cas s’il avait personnellement profité de la situation.
Des conséquences financières incertaines
Le propriétaire de l’entreprise avait un contrat cadre pour la livraison de mobilier à la Ville de Berne depuis 2015, mais seulement pour des objets spécifiques. Les prix pratiqués pour ces fournitures n’étaient pas toujours justifiables, mais les écarts observés restaient dans des limites raisonnables, certaines offres étant même inférieures à celles de la concurrence.
Cependant, pour les 1,6 million d’euros dépensés, l’employé a acheté d’autres articles non couverts par ce contrat cadre, nécessitant des appels d’offres supplémentaires.
Une question demeure : quel est le montant exact du préjudice causé par ces attributions illégales à la Ville de Berne ? Le rapport indique qu’il n’est plus possible de le quantifier, car il est difficile de déterminer les conditions d’achat qui auraient été appliquées si des offres concurrentielles avaient été sollicitées.
Des comparaisons de prix suggèrent que l’entreprise concernée a pu facturer jusqu’à 43 % de plus que d’autres fournisseurs pour ces meubles.
Outre les implications financières, ce scandale entraîne aussi un dommage à la réputation de la Ville de Berne, qui doit répondre à des plaintes d’entreprises du secteur du mobilier de bureau ainsi qu’à une demande d’informations de la Commission fédérale de la concurrence.