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Scandale de corruption en Malaisie : Najib Razak attend son verdict

par Lea
France

L’ancien Premier ministre malaisien Najib Razak attend vendredi le verdict d’un nouveau procès lié au scandale 1MDB, un dossier qui a marqué son passage au pouvoir et qui continue d’agiter le paysage politique de Malaisie. Âgé de 72 ans, il demeure détenu après une condamnation dans une autre affaire associée à ce même scandale. Le parquet l’accuse de quatre chefs d’accusation d’abus de pouvoir et de 21 d’accusation de blanchiment, concernant des transferts présumés d’environ 2,28 milliards de ringgits provenant du fonds souverain 1MDB, destinés à des dépenses privées telles que l’achat d’un yacht et des acquisitions d’œuvres d’art.

Le juge Collin Lawrence Sequerah rendra sa décision à partir de 09H00 (01H00 GMT) devant la Haute Cour de Kuala Lumpur, réunie à Putrajaya, la capitale administrative du pays.

Dans ce nouveau procès, chaque chef d’accusation d’abus de pouvoir peut entraîner jusqu’à 20 ans de prison et une amende pouvant atteindre cinq fois le montant du pot-de-vin. S’il est acquitté, il retournera à la prison de Kajang pour purger le reste de sa peine initiale.

L'ancien Premier ministre malaisien Najib Razak arrive au tribunal de Kuala Lumpur, le 30 octobre 2024
L’ancien Premier ministre Najib Razak arrive au tribunal de Kuala Lumpur, le 30 octobre 2024

L’ancien dirigeant a présenté des excuses pour le scandale 1MDB, mais affirme qu’il ignorait tout des transferts illégaux provenant du fonds aujourd’hui dissous. Selon le parquet, Najib Razak a pourtant profité de ses postes de Premier ministre, ministre des Finances et président du conseil consultatif du fonds pour transférer d’importantes sommes vers son compte personnel il y a plus d’une décennie.

Panneau d'affichage du fonds 1MDB à Kuala Lumpur
Panneau d’affichage du fonds 1MDB à Kuala Lumpur, 22 septembre 2015

L’accusation a présenté des relevés bancaires, les dépositions de plus de 50 témoins et d’autres documents à charge, tout en réfutant les arguments de la défense qui imputaient au fugitif Low Taek Jho l’essentiel de la responsabilité de l’affaire. Cet homme d’affaires, longtemps proche de Razak, est considéré comme le cerveau du pillage du fonds, mais il est actuellement en fuite.

Selon le procureur adjoint Ahmad Akram Gharib, « l’accusé exerçait un contrôle absolu sur les finances, l’exécutif et la politique », et se présentait comme la victime de subordonnés rebelles, alors qu’il était l’unique décideur et le plus puissant. Les avocats de Razak soutiennent que l’argent versé sur le compte personnel proviendrait de dons du Moyen-Orient et qu’il ignorait que la direction de 1MDB travaillait main dans la main avec Low Taek Jho pour détourner d’importantes sommes.

L’avocat Muhammad Shafee Abdullah a déclaré que Najib Razak n’avait « jamais bénéficié d’un procès équitable » et a réitéré ses accusations contre Low Taek Jho. L’ancien dirigeant a vu l’un de ses recours pour commutation de peine en assignation à résidence être rejeté, ce qui limite son influence politique.

Le scandale 1MDB a largement contribué à la défaite électorale de 2018 de Najib Razak et de l’Umno, le parti national malaisien qui dirigeait le pays depuis l’indépendance en 1957.

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