DÉCRYPTAGE – Le cerveau ne s’use que si l’on ne s’en sert pas et à tout âge, l’effort est payant pour peu que l’on soit véritablement motivé. Le thème de l’apprentissage cerveau revient au centre du débat dans le livre de Stanislas Dehaene, Une idée dans la tête, aux Éditions Odile Jacob.
Stanislas Dehaene et l’apprentissage cerveau à l’ère des révolutions technologiques
Stanislas Dehaene, neuroscientifique spécialisé en psychologie cognitive, rappelle la primauté de l’apprentissage dans l’histoire humaine. « Plus encore que des Homo sapiens, nous sommes des Homo docens : nous apprenons les uns des autres, en société, avec une vitesse et une efficacité que même les algorithmes les plus avancés d’intelligence artificielle ne parviennent pas à approcher », écrit-il dans son ouvrage.
Selon l’auteur, notre espèce a conquis le monde précisément parce qu’elle savait découvrir et transmettre des savoirs : des secrets du vivant aux mystères de l’inerte, des océans aux volcans, de l’infiniment petit à l’espace. Dans ce panorama, l’apprentissage reste la force motrice de l’évolution culturelle et technologique.
Aujourd’hui, « dans un monde où les révolutions technologiques s’accélèrent et l’intelligence artificielle prétend faire à la place de nos cerveaux naturels, apprendre est plus que jamais nécessaire. » L’ouvrage insiste sur la nécessité de maintenir une capacité d’acquisition de connaissances tout au long de la vie, et non seulement pendant l’enfance.
Et ce, quel que soit notre âge. « Notre société a besoin d’enfants, mais aussi d’adultes capables d’apprendre…
Ce rappel concerne aussi bien les institutions éducatives que les individus : l’investissement dans l’effort d’apprentissage, motivé et soutenu, demeure payant. L’auteur plaide implicitement pour des environnements sociaux et pédagogiques qui favorisent cette dynamique d’apprentissage et de transmission.
En synthèse, le livre met en lumière la singularité humaine comme être apprenant en société et souligne l’importance de cultiver cette aptitude face aux transformations rapides du monde contemporain. Le concept d’apprentissage cerveau sert ici de fil conducteur pour comprendre pourquoi et comment la transmission des savoirs continue d’être centrale.