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Un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés révèle que, au cours de la dernière décennie, quelque 70 000 personnes ont été déplacées chaque jour en raison de catastrophes liées au climat, portant le total des personnes déplacées à environ 250 millions.
Chiffres clés
Le document, publié au démarrage de la conférence climat des Nations unies à Brasília (COP30), met en lumière l’ampleur du phénomène et ses conséquences humanitaires.
Parmi les principaux constats :
- 70 000 déplacements enregistrés par jour au cours de la dernière décennie.
- Un total estimé à 250 millions de personnes déplacées lié aux catastrophes climatiques.
- Sur 117 millions de personnes déplacées par les conflits à la mi‑année, les trois quarts vivent dans des pays fortement exposés aux risques climatiques.
Des camps de réfugiés de plus en plus vulnérables
Le rapport souligne que les systèmes de survie dont dépendent de nombreuses populations sont soumis à d’importantes pressions. Dans certaines zones inondées du Tchad, les nouveaux réfugiés venus du Soudan disposent de moins de 10 litres d’eau par jour, bien en dessous des normes d’urgence (voir le contexte sur le Soudan : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/3/%D8%A7%D9%84%D8%B3%D9%88%D8%AF%D8%A7%D9%86).
La situation sanitaire et les conditions de vie s’en trouvent gravement compromises, avec des risques accrus de maladies et de dégradation des moyens de subsistance.
Chaleur extrême et habitabilité des sites d’accueil
Le rapport alerte sur l’aggravation des épisodes de chaleur : d’ici 2050, certains camps parmi les plus exposés pourraient connaître près de 200 jours par an de stress thermique dangereux.
Cette combinaison de chaleur intense et d’humidité élevée menace la santé et la capacité de ces sites à rester habitables. Les auteurs prévoient que plusieurs lieux deviendront potentiellement impropres à l’habitation si rien n’est fait.
Dégradation environnementale en Afrique
Les données montrent que trois quarts des terres africaines sont en dégradation, ce qui affecte l’accès à l’alimentation, à l’eau et aux revenus pour des millions de personnes.
Plus de la moitié des camps et des établissements de réfugiés et de déplacés internes sur le continent se situent dans des zones soumises à un stress environnemental sévère, limitant les perspectives de résilience.
Contexte supplémentaire sur l’Afrique : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/6/14/%D8%A3%D9%81%D8%B1%D9%8A%D9%82%D9%8A%D8%A7
Financement insuffisant et inégalités
Le rapport dénonce l’écart entre les besoins et les flux financiers : les pays fragiles et affectés par les conflits, qui accueillent des réfugiés, reçoivent à peine un quart des financements climatiques nécessaires.
La majorité des financements climatiques mondiaux n’atteint jamais les communautés déplacées ni leurs hôtes, ce qui réduit fortement les capacités d’adaptation et de protection.
Appels à l’action et demandes du HCR
Le Haut-Commissaire aux réfugiés, Filippo Grandi, a averti que la réduction des financements « limite fortement notre capacité à protéger les réfugiés et les familles déplacées des effets du temps extrême ». Il a insisté sur la nécessité d’investir dans les zones les plus exposées.
Grandi a demandé que la COP30 débouche sur des mesures concrètes plutôt que sur des promesses vaines, et il a souligné que les communautés déplacées et leurs pays hôtes peuvent renforcer la résilience si elles sont incluses dans les plans climatiques nationaux.
Le rapport appelle les gouvernements, les institutions financières et la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour réduire la détérioration et soutenir les populations vulnérables (contexte : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/5/30/%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%AC%D8%AA%D9%85%D8%B9-%D8%A7%D9%84%D8%AF%D9%88%D9%84%D9%8A-%D8%AA%D8%B9%D8%B1%D9%8A%D9%81%D9%87-%D9%88%D9%85%D9%82%D9%88%D9%85%D8%A7%D8%AA%D9%87).
Points à retenir
Le rapport met en évidence l’interconnexion entre conflits, dégradation environnementale et déplacements climatiques. Il plaide pour :
- Une augmentation et une meilleure orientation des financements climatiques vers les pays hôtes et les communautés déplacées.
- L’inclusion des réfugiés et des personnes déplacées dans les plans nationaux d’adaptation et d’atténuation.
- Des actions concrètes lors des négociations internationales pour limiter l’augmentation des besoins humanitaires et prévenir de nouveaux déplacements.