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Comment adapter votre logement aux canicules en France

by Sara
Comment adapter votre logement aux canicules en France
France

Alors que les canicules se multiplient sous l’effet du changement climatique, seulement 10 % des logements sont adaptés aux fortes chaleurs en France, selon une étude IGNES. Isolation, installation de brasseurs d’air… Voici comment adapter sa résidence.

Une situation alarmante

Des températures dépassant les 40 degrés, 88 % des départements métropolitains en vigilance rouge ou orange le mardi 1er juillet, 1 900 écoles fermées… Les Français ont récemment fait face à une vague de chaleur exceptionnelle. Un épisode caniculaire qui risque de se multiplier à l’avenir en raison du réchauffement climatique, selon les scientifiques. « À l’horizon 2100, les vagues de chaleur pourront durer jusqu’à deux mois en continu », alerte Météo France. Un constat d’autant plus inquiétant qu’un récent rapport de la Fondation pour le logement alerte sur « l’urgence d’adapter les logements bouilloires aux canicules ».

S’appuyant sur une étude du syndicat d’industriels IGNES, les défenseurs de l’accès à un logement digne soulignent que seulement 10 % des habitations sont adaptées aux fortes chaleurs en France. Étonnamment, « un logement performant énergétiquement ne garantit pas systématiquement un bon confort d’été, loin de là », note l’IGNES. En effet, 31 % de logements classés A sont jugés « insuffisants » au regard du confort d’été, ce qui met en lumière l’imperfection du calcul du DPE.

L’isolation : une solution efficace

Améliorer l’inertie thermique du logement est l’action « la plus efficace » pour réduire la température intérieure de « 4-5 degrés », indique Pierre Marie Perrin, directeur des affaires publiques chez Hellio. « Pour l’isolation des murs, on recommande la laine de bois, un matériau biosourcé qui retarde l’entrée de la chaleur d’environ huit heures, soit deux fois plus que le polystyrène expansé », complète une société concurrente, Hello Watt. Pour le toit, il est préférable de se tourner vers la laine de coton.

Bien qu’il soit recommandé d’effectuer une isolation par l’extérieur, ce type de travaux peut s’avérer compliqué en appartement. « Il faut obtenir la majorité absolue en assemblée générale (AG) », souligne Pierre Marie Perrin. « Mais rien n’empêche d’isoler par l’intérieur : il n’y a alors aucun besoin d’un vote en copropriété ».

Opter pour cette solution s’avère par ailleurs moins coûteuse. Pour une isolation des murs par l’intérieur, le prix médian est de 50 à 60 euros hors taxes par mètre carré, contre 150 euros si elle est réalisée par l’extérieur. Ces travaux sont toutefois éligibles à MaPrimeRénov et à la prime CEE.

Des installations moins coûteuses

Pour lutter contre la chaleur, il est également indispensable de disposer de protections solaires (volet, auvent…). « Une fenêtre équipée de volets réduit les apports solaires de 85 %. C’est la technique la plus simple, la moins énergivore et la moins chère pour abaisser de 2 à 5 degrés la température intérieure », détaille Hello Watt. Il faut compter entre 200 et 800 euros par volet classique, pose incluse.

Cependant, certaines communes exigent une autorisation d’urbanisme, empêchant les particuliers d’installer des volets dans leur logement au nom de la protection du patrimoine. Résultat : 40 % des habitations ne sont pas équipées de protections solaires (sur les façades sud, est et ouest), selon l’IGNES. « Si votre mairie refuse l’installation de volets, qui doit par ailleurs être validée en AG, il est toujours possible d’appliquer des films anti-UV sur vos fenêtres », tempère Pierre Marie Perrin.

Pour favoriser la ventilation, il est également conseillé d’installer un brasseur d’air fixe de plafond. Si cette alternative, plus sobre que la climatisation, s’avère plus efficace qu’un ventilateur, seulement 6 % des logements en sont équipés, selon l’IGNES.

Des réflexes à adopter

À noter que ces aménagements (protections solaires et brasseur d’air) peuvent être en partie financés par MaPrimeRénov. D’après la Fondation pour le logement, installer ces équipements à l’ensemble des résidences d’ici 2040 coûterait 48 milliards d’euros au total, soit 3,2 milliards d’euros par an. « En prenant un taux d’aide publique de 30 % en moyenne, cette ambition aurait besoin d’un investissement public annuel de 1,1 milliard d’euros, réparti entre MaPrimeRénov’ (parc privé) et le FNAP (parc social) », détaille l’organisation.

Quelques réflexes peuvent également venir compléter ces solutions coûteuses : « Pensez à ouvrir les fenêtres la nuit et éteindre vos appareils électroniques. Par ailleurs, passez votre chaudière en mode « été » ou « eau chaude seule » », conclut Pierre Marie Perrin.

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