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Échec des négociations sur la pollution plastique à Genève

by Sara
France, Suisse, Iran, Russie

Les négociations internationales visant à mettre fin à la pollution plastique ont échoué à Genève après dix jours de discussions, laissant sans accord les 183 pays réunis pour tenter d’élaborer un traité mondial juridiquement contraignant.

À Genève, échec des négociations sur la pollution plastique

La session finale du Comité intergouvernemental de négociation, organisée au palais des Nations unies à Genève, s’est achevée sans texte commun. Ce nouveau round, exceptionnellement long — dix jours — avait pour objectif de sortir un accord après l’échec de la réunion précédente tenue fin 2024 à Pusan, en Corée du Sud.

Ouvriers grattant des étiquettes sur des bouteilles en plastique
Des ouvriers utilisent des lames de rasoir pour gratter les étiquettes de différentes bouteilles en plastique de boissons gazeuses à la Street Waste Company, à Lagos, au Nigeria, le lundi 11 août 2025.

Ce round rassemblait 183 États et devait permettre d’aboutir à un traité qui, selon ses partisans, limiterait la production de plastique et s’attaquerait à l’ensemble de son cycle de vie. Mais aucun compromis n’a été trouvé entre deux positions opposées : d’un côté une centaine de pays qualifiés de « de haute ambition », dont les États membres de l’Union européenne, favorables à un texte ambitieux ; de l’autre, un petit groupe dit « obstructeur », incluant des pays du Golfe, l’Iran et la Russie, producteurs de pétrole et de gaz, qui privilégiaient une portée limitée à la gestion des déchets et au recyclage.

Positions des délégations et déroulement des discussions

Les discussions ont opposé des États sur la portée même du futur traité. Les pays « de haute ambition » défendent un cadre s’attaquant à la production, à la conception et à la distribution des plastiques afin de réduire la pollution à la source. À l’inverse, les délégations identifiées comme « obstructeurs » demandaient que le texte se cantonne à des règles de gestion des déchets et de recyclage, excluant toute contrainte sur la production.

Le Comité intergouvernemental de négociation était présidé par l’équatorien Luis Vayas Valdivieso. Malgré l’allongement de la session à dix jours et des échanges intensifs, les négociateurs n’ont pas réussi à rapprocher leurs positions sur les éléments fondamentaux du traité, notamment les objectifs, l’étendue des mesures et les obligations juridiques pour les États.

Cette impasse intervient après l’échec de Pusan, qui avait déjà montré la profondeur des divergences. Les mêmes lignes de fracture se sont manifestées à Genève, où la question du rôle des producteurs de pétrole et de gaz est restée au cœur des désaccords.

Conséquences immédiates et pistes pour la suite

Le texte final n’ayant pu être adopté, plusieurs options sont désormais sur la table concernant la poursuite du processus : relancer des négociations à l’initiative des Nations unies, organiser de nouvelles sessions intergouvernementales, ou tenter des approches régionales ou sectorielles. Aucune décision n’a toutefois été publiée à l’issue de la session de Genève.

Le retrait d’un accord à Genève signifie que la communauté internationale reste sans cadre juridique contraignant spécifique pour la pollution plastique au niveau mondial. Les discussions mettent en lumière la difficulté de concilier objectifs environnementaux et intérêts économiques liés aux industries du pétrole et du gaz.

Éléments factuels et calendrier antérieur

  • Nombre de pays impliqués à Genève : 183 États.
  • Durée de la session : dix jours.
  • Lieu : palais des Nations unies, Genève.
  • Présidence du Comité : Luis Vayas Valdivieso (équatorien).
  • Réunion antérieure marquante : échec de la session de Pusan, fin 2024.

Les termes utilisés durant les négociations — notamment « de haute ambition » et « obstructeurs » — reflètent la polarisation des positions entre États souhaitant un traité large et d’autres cherchant à restreindre son périmètre aux seules questions de déchets et de recyclage.

Rappels sur les enjeux pour l’environnement et la santé

Les discussions portaient explicitement sur les risques environnementaux et sanitaires liés aux plastiques tout au long de leur cycle de vie. Les délégués « de haute ambition » faisaient valoir la nécessité d’actions en amont pour réduire la production, tandis que les opposants estimaient que les solutions doivent prioritairement concerner la gestion et la valorisation des déchets.

Aucune disposition chiffrée, calendrier précis ou mécanisme de financement n’a été rendu public à l’issue des négociations de Genève ; ces questions, qui figuraient au cœur des débats, restent non résolues.

source:https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/08/15/pollution-plastique-l-obstruction-des-pays-petroliers-entraine-un-echec-cuisant-des-negociations-sur-un-traite-international_6629921_3244.html

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