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Un épisode exceptionnel de catastrophe naturelle s’est produit dans le canton du Valais, en Suisse, lorsque le glacier du Birch s’est brutalement effondré mercredi après-midi, provoquant la destruction quasi totale du petit village de Blatten. Ce phénomène, survenu après plusieurs jours d’alerte, a causé la perte de plusieurs habitations et la disparition d’un homme âgé de 64 ans, toujours à la recherche par les équipes de secours.
Une catastrophe inattendue mais redoutée depuis plusieurs jours
Bien que l’effondrement du glacier du Birch ait été anticipé en raison de nombreux éboulements dans la zone surplombant le village, l’ampleur de l’éboulement a surpris. Vers 15h30, environ 3 millions de mètres cubes de roches, de glace et de terre se sont détachés de la montagne, dévalant à grande vitesse vers la vallée du Lötschental, où se situe Blatten. Les images diffusées sur YouTube montrent un colossale nuage de gravats dévalant la pente, emportant tout sur leur passage.
Selon Raphaël Mayoraz, responsable cantonal chargé de la gestion des dangers naturels, cette quantité de roches était « très rare » et « sans précédent dans l’histoire » de la région. La force de l’effondrement a été ressentie à des kilomètres à la ronde, provoquant des secousses sismiques mesurées comme parmi les plus importantes jamais enregistrées dans la région par l’École polytechnique fédérale de Zurich.
Des destructions massives et un homme porté disparu
Le village de Blatten, qui comptait 300 habitants avant son évacuation préventive le 19 mai, a été en grande partie submergé par l’éboulement. La majorité des habitations ont été détruites ou gravement endommagées, ensevelies sous la masse de glace, de roches et de débris. Selon le maire, « nous avons perdu le village, mais pas notre cœur ».
Une personne, un homme de 64 ans, est porté disparu. Les secours ont été déployés en hélicoptère dans la zone critique, où un drone équipé d’une caméra thermique a été utilisé pour tenter de localiser le disparu. Malgré des conditions météorologiques difficiles, le travail de recherche se poursuit, avec l’intervention de plusieurs équipes cynotechniques.
Les risques liés à la formation d’un lac et à l’inondation
Les débris ont bouché la rivière Lonza, formant un barrage naturel qui retient dans la vallée d’importants volumes d’eau. La formation d’un lac artificiel, qui n’a cessé de grossir, représente une menace de déborder, avec un risque accru d’inondation en aval. Des mesures préventives ont été prises, notamment la vidange d’un barrage artificiel pour éviter une catastrophe. Toutefois, la crainte d’un embâcle pouvant provoquer une inondation majeure maintient la vigilance, et l’armée a été dépêchée sur place pour renforcer la sécurité en déployant pompes, appareils de déblaiement et dispositifs d’éclairage.
Le scénario d’un débordement total reste peu probable puisque le débit de la rivière Lonza est limité, mais les autorités restent particulièrement attentives à l’évolution de la situation.
Une réaction unanime face à un événement hors du commun
Ce type d’éboulement massif est très rare, voire inédit selon les experts. Albert Rösti, conseiller fédéral en charge de l’environnement, a qualifié cet effondrement d’« événement extraordinaire ». La communauté locale, profondément meurtrie, manifeste sa solidarité face à la catastrophe. Les habitants évoquent une profonde tristesse en constatant la perte de leur village, mais maintiennent leur résilience et leur solidarité dans l’adversité.
Les autorités cantonales et fédérales ont exprimé leur soutien, assurant qu’elles mettraient tout en œuvre pour gérer cette crise majeure aux impacts durables. La réhabilitation du site et l’aide aux sinistrés sont désormais en priorité, avec une perspective qui s’étendra sur plusieurs années pour faire face à l’ampleur des dégâts.
En définitive, cet effondrement du glacier du Birch reste une illustration poignante des conséquences dramatiques du changement climatique, accentuant la nécessité d’une vigilance accrue face aux risques liés aux glaciers en montagne.