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Incendie dans l’Aude : un chantier inédit pour l’ONF

by Sara
Incendie dans l'Aude : un chantier inédit pour l'ONF
France

Un incendie dévastateur a touché le département de l’Aude, entraînant un chantier sans précédent pour l’Office national des forêts (ONF). Une fois l’intervention des pompiers achevée, l’ONF s’apprête à réaliser un état des lieux et à évacuer le bois des forêts des Corbières, gravement affectées par cet incendie.

État des lieux et sécurité des forêts

Un état des lieux a déjà été entamé à l’aide d’images satellites. Lorsque l’incendie sera circonscrit, le périmètre sera sécurisé « avant de rouvrir le massif », explique Stéphane Villarubias, directeur de l’ONF dans l’Aude, les Pyrénées-Orientales et l’Ariège. La priorité sera de « sécuriser et nettoyer » les forêts publiques, représentant 2 300 hectares des 17 000 touchés par l’incendie. Ensuite, le bois qui peut l’être sera coupé et commercialisé.

Réinvestir le bois

Les collectivités locales pourraient tirer profit de cette situation. « Des entreprises sont en mesure d’acheter ces produits pour fabriquer de la plaquette forestière ou du bois déchiqueté qui alimente les chaudières industrielles d’Airbus, des collectivités et des hôpitaux. Une partie pourra également être sciée pour fabriquer des palettes », précise Stéphane Villarubias. Cela peut générer un peu de revenus, généralement réinvestis dans le nettoyage et l’entretien des forêts.

Pour la première fois, une telle commercialisation sera mise en œuvre sur un territoire de cette ampleur. Actuellement, chaque année, environ 230 000 m³ de bois sont vendus dans les forêts domaniales et communales des trois départements. Cependant, en 48 heures, c’est au moins le double qui sera évacué, soit environ 500 000 m³.

Stratégie de nettoyage et régénération

Un comité de pilotage sera mis en place dans les semaines à venir afin de définir la stratégie à adopter après la phase de nettoyage des forêts. « Nous visons à travailler sur le renouvellement des peuplements. Toutefois, nous ne procéderons pas à un reboisement massif », précise le spécialiste. Le pin d’Alep, très sensible au feu, se régénère cependant bien au printemps suivant. Les chênes et les érables, lorsqu’ils sont coupés à ras du sol après un incendie, peuvent aussi repartir. Si des pluies surviennent, un reverdissement pourrait avoir lieu dès l’automne.

Une biodiversité menacée

Stéphane Villarubias souligne la situation « inédite » de la région. « Les pompiers ont accompli un travail remarquable, mais le chantier qui s’annonce nécessitera des années de travail. Pour nous, c’est un incendie hors normes. » Cette catastrophe a également touché toute une biodiversité. « Les insectes, amphibiens, reptiles et micro-mammifères ont disparu ; toute la biodiversité du sol a été détruite. Seuls les animaux capables de fuir rapidement, comme les chevreuils et les sangliers, ont pu échapper aux flammes », ajoute Villarubias. « La cicatrice laissée par cet incendie sera durable. »

Vers un avenir incertain

Bien que les zones préservées puissent agir comme réservoirs de biodiversité et îlots de colonisation, des incendies d’une telle ampleur pourraient se reproduire dans les années à venir. Le défi sera de restaurer ces écosystèmes tout en minimisant les risques futurs.

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