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Les innovations en énergies vertes à l’honneur à Paris
La transition écologique nécessite non seulement un changement dans nos pratiques, mais également des avancées technologiques significatives. Lors de La Nuit de l’énergie, qui se tiendra le 20 septembre à l’École normale supérieure à Paris, plusieurs travaux de recherche prometteurs seront présentés. Focus sur trois innovations dans le domaine des énergies vertes.
L’énergie osmotique : une solution renouvelable
Inaugurée comme une alternative dans la production d’électricité, l’énergie osmotique utilise le principe de diffusion entre des eaux de salinité différente. En 2013, Lydéric Bocquet, physicien à l’Institut Lumière Matière de Villeurbanne, a relancé l’intérêt pour cette source énergétique presque oubliée depuis les années 1950. En plaçant une membrane spécifique, permettant uniquement le passage des ions de sodium, une pile électrique naturelle est créée. La startup Sweetch Energy, fondée par Bocquet et des passionnés de sciences appliquées, a conçu une membrane efficace et économiquement accessible. Un projet pilote est déjà en cours sur le delta du Rhône, offrant un aperçu des potentiels de l’énergie osmotique.
MOF : vers une absorption sélective
Les MOF (Metal Organic Frameworks), ou solides poreux hybrides cristallisés, sont également une avancée majeure. Ces matériaux contiennent des cavités au niveau nanométrique, capables d’absorber des molécules essentielles comme l’oxygène ou le dioxyde de carbone. Christian Serre, directeur de recherche au CNRS, a consacré sa carrière à développer ces matériaux, souvent qualifiés d’éponge moléculaire. Ses applications se déclinent dans plusieurs domaines, notamment la production d’hydrogène, le transfert de chaleur et la dépollution de l’air. En 2021, il a cofondé SquairTech, une startup axée sur l’amélioration de la qualité de l’air intérieur.
L’hydrogène durable : une alternative aux hydrocarbures
L’hydrogène représente un levier crucial dans la transition énergétique, avec un potentiel pour remplacer partiellement les hydrocarbures sans émissions polluantes. Cependant, sa production actuelle repose principalement sur le gaz naturel, un processus émetteur de CO2. L’électrolyse de l’eau, qui décompose H2O en oxygène et hydrogène, apparaît comme une solution plus durable, mais nécessitant des catalyseurs coûteux comme le platine. Vincent Artero, chimiste à l’Institut de recherche interdisciplinaire de Grenoble, explore des méthodes pour produire de l’hydrogène sans platine, en s’inspirant de la nature, notamment des microalgues. Son ambition est de créer un carburant solaire à faible coût, contribuant ainsi à l’essor des énergies vertes.
Événements de La Nuit de l’énergie
La Nuit de l’énergie se déroulera librement, sur inscription, à l’École normale supérieure le 20 septembre, de 17 heures à minuit. Les participants auront l’occasion d’assister à des conférences, tables rondes et ateliers animés par des chercheurs et professionnels reconnus dans le domaine des énergies vertes. Parmi les intervenants figurent Lydéric Bocquet et Christian Serre, qui débattront autour des thèmes de la chimie et de l’énergie.
Cette initiative met en lumière l’importance des avancées technologiques et de la recherche dans la lutte contre le changement climatique et la promotion des énergies renouvelables.