Inondations en Iran après semis de nuages : risques et enjeux

De fortes pluies ont provoqué des inondations dans plusieurs zones de l’ouest de l’Iran ce lundi, quelques mois seulement après une sécheresse persistante qui a engendré la pire crise de l’eau du pays depuis des décennies. Le phénomène survient après le semis de nuages entrepris au début de la semaine et suscite des inquiétudes sur la gestion des risques hydrologiques et la sécurité des populations.

Zones touchées et prévisions météorologiques

L’Organisation météorologique iranienne a émis un avertissement de risque de crues pour six provinces de l’ouest du pays et prévoit des pluies dans 18 des 31 provinces iraniennes.

Depuis la nuit dernière, la plupart des provinces ont enregistré des averses soutenues, accompagnées localement de neige sur les hauteurs et d’épisodes de grêle.

Parmi les régions rapportées comme affectées :

• La province de Lorestān, où des crues ont été signalées et où les autorités ont pris des mesures préventives.
• La province de Chaharmahal et Bakhtiari, au centre du pays, où sept villages ont été évacués vers des zones sûres par crainte d’inondations.
• Des pluies intenses ont été relevées également au nord-ouest, près du bassin du lac d’Urmia.

Mesures de prévention et réactions des autorités

Les autorités locales ont averti les habitants d’éviter les zones de convergence des eaux et les rives des cours d’eau. Elles ont également appelé à la prudence dans les zones d’écoulement où des glissements ou des crues éclair peuvent se produire.

Les agences impliquées ont pris des mesures pour réduire les pertes humaines et matérielles, notamment :

• Évacuation préventive de villages exposés aux crues.
• Surveillance renforcée des rivières et des points bas susceptibles d’être submergés.
• Alerte aux citoyens pour rester éloignés des lits des cours d’eau et des pentes de ruissellement.

Contexte : sécheresse prolongée et vulnérabilité accrue

L’Iran traverse une grave sécheresse depuis plusieurs années. Les précipitations sont inférieures d’environ 85 % à la moyenne sur une grande partie du territoire, entraînant l’épuisement des réservoirs d’eau et des coupures d’approvisionnement, y compris dans certaines zones de la capitale, Téhéran.

Plusieurs facteurs ont aggravé la crise :

• Mauvaise gestion des ressources hydriques et forages non réglementés de puits.
• Pratiques agricoles inefficaces qui ont contribué à l’épuisement des nappes phréatiques.
• Changements climatiques, pointés par les autorités comme un facteur amplificateur de la sécheresse.

Ironiquement, l’assèchement des sols dû à la sécheresse réduit leur capacité d’infiltration, ce qui augmente le risque de ruissellements violents et de crues lorsque des pluies intenses surviennent.

Semis de nuages : tentative, limites et coûts

Les autorités iraniennes ont indiqué il y a deux jours avoir réalisé la première opération d’ensemencement des nuages (semis de nuages) de l’année au-dessus du bassin du lac d’Urmia et au nord des zones où des inondations ont ensuite été signalées. L’opération a été rapportée par le site du Club des jeunes journalistes.

Le semis de nuages consiste à introduire des substances dans les nuages pour accroître les précipitations. Cette technique reste tributaire de conditions atmosphériques favorables et n’est applicable que comme mesure temporaire.

Sahar Tajbakhsh, directrice de l’Organisation météorologique iranienne, a déclaré à la télévision nationale que, outre son coût élevé, la quantité de pluie générée par ces opérations est loin d’être suffisante pour résoudre la crise hydrique persistante.

Conséquences immédiates et risques à surveiller

Les pluies et les inondations récentes soulignent la vulnérabilité croissante de l’Iran face aux phénomènes climatiques extrêmes. Outre les dégâts matériels, les risques incluent :

• Des pertes agricoles et des perturbations des infrastructures locales.
• Des déplacements de populations dans les zones rurales exposées.
• Des menaces accrues pour les systèmes d’approvisionnement en eau déjà fragiles.

Les autorités continuent de suivre de près l’évolution météorologique et appellent à la vigilance dans les régions à risque.

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