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Alors que l’été bat son plein, les plages de la Méditerranée, prisées pour leur beauté et leur sérénité, font face à une nouvelle menace : l’invasion de méduses. Ces créatures marines, souvent synonyme de désagréments pour les baigneurs, sont de plus en plus présentes en raison de divers facteurs environnementaux.
Une présence « assez imprévisible »
Selon Benoît Derijard, biologiste à l’université de Nice, la présence des méduses est en réalité « assez imprévisible et un peu plus complexe ». Il souligne que si la température de la mer joue un rôle important, le changement climatique est également un facteur déterminant. En effet, la hausse globale de la température de la Méditerranée favorise le développement du plancton, la principale source alimentaire des méduses. Ces dernières prospèrent alors dans un environnement de plus en plus favorable.
Un autre aspect à considérer est l’impact de l’activité humaine. La surpêche, en particulier des thons et espadons, ainsi que la diminution des populations de tortues, prédateurs naturels des méduses, contribuent à leur prolifération. « Une mer plus chaude, avec plus de plancton et moins de prédateurs, génère des blooms de méduses », ajoute le biologiste.
Mistral et vent du nord : nos meilleures chances
Il est essentiel de noter que, même si la probabilité de croiser des méduses sur nos plages augmente, leur présence n’est jamais garantie. Les déplacements des méduses dépendent des vents et des courants marins. « Les larves de méduses se développent à partir de 20 °C en pleine mer. Elles sont ensuite amenées vers les côtes par les courants et les vents. En Méditerranée, le courant Ligure et le vent du sud-est sont responsables de leur arrivée. Toutefois, un coup de mistral ou de vent du nord peut les repousser vers le large, rendant leur présence difficile à prévoir », explique Benoît Derijard.
Variété des espèces : une menace variable
Bien que toutes les méduses rendent la baignade désagréable, toutes ne sont pas urticantes. Sur nos côtes, la Pelagia, souvent appelée « piqueur-mauve », constitue la principale menace pour les baigneurs, en raison de ses longs filaments urticants. En revanche, la méduse « œuf au plat », qui présente une ombrelle jaune-orangée et n’a pas de filament, est impressionnante mais moins dangereuse.
Des températures préoccupantes
Avec des températures de surface atteignant déjà 27 °C en juin, la Méditerranée est proche d’une canicule marine, un événement qui préoccupe les biologistes, notamment en ce qui concerne les gorgones, un type de corail qui n’existe qu’en Méditerranée. Benoît Derijard note que « chaque plongée révèle des nécroses de gorgones qui perdent leur belle couleur rouge », ce qui est alarmant pour la biodiversité marine.
La Méditerranée a récemment battu son record de température avec 28,71 °C mesuré fin juillet 2023. Ce phénomène soulève des inquiétudes quant à l’avenir de son écosystème.