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Report de la mise en application de la loi anti-déforestation
La Commission européenne, dirigée par Ursula von der Leyen, a annoncé ce mercredi un report d’un an de la mise en œuvre de la loi anti-déforestation. La nouvelle date prévue est désormais le 30 décembre 2025 pour les grandes entreprises, tandis que les petites et micro-entreprises auront jusqu’au 30 juin 2026 pour se conformer à cette réglementation.
Justifications de la Commission Européenne
Cette décision fait suite aux critiques exprimées par plusieurs pays, dont l’Allemagne et le Brésil. La Commission explique que, bien que tous les outils nécessaires à la mise en œuvre soient techniquement prêts, une période d’introduction progressive d’une année supplémentaire permettra de garantir une application adéquate et efficace de la loi.
Contexte de la réglementation
Mise en vigueur depuis juin 2023, la loi anti-déforestation interdit la mise sur le marché européen de produits qui ont contribué à la déforestation ou à la dégradation des forêts après le 30 décembre 2020. Elle concerne sept matières premières : café, cacao, caoutchouc, huile de palme, soja, bétail et bois, ainsi que certains produits dérivés tels que le cuir et le papier imprimé.
Les entreprises doivent prouver la traçabilité de leurs produits via des données de géolocalisation fournies par les producteurs et des images satellitaires, tout en tenant à jour un système de déclaration de « diligence raisonnée ».
Inquiétudes parmi les acteurs du secteur agro-alimentaire
Le secteur agro-alimentaire exprime de vives inquiétudes concernant la faisabilité de ces exigences. Philippe Manry, directeur général de Sanders, a souligné que la traçabilité nécessaire est souvent impossible dans certains pays producteurs, notamment pour le soja bio. De plus, les détaillants s’inquiètent des implications logistiques liées à cette réglementation, qui touche une vaste gamme de produits impliquant de nombreux fournisseurs.
Réactions internationales
Le gouvernement brésilien a récemment exprimé son désaccord avec cette loi, qualifiant celle-ci d’« instrument unilatéral et punitif » susceptible de nuire à ses exportations. L’Allemagne a également formulé une demande de délai supplémentaire pour permettre aux entreprises de mieux se préparer à cette nouvelle législation, un avis partagé par certains députés européens qui considèrent cette loi comme un « monstre bureaucratique ».
Prochaines étapes et préoccupations environnementales
Bien que la Commission européenne considère ce report comme une solution équilibrée, le mécontentement grandit parmi les défenseurs de l’environnement. Marie Toussaint, eurodéputée française, a dénoncé ce délai, le qualifiant de « prise de risque inconsidérée » alors que la déforestation continue d’être un problème urgent. Elle insiste sur la nécessité d’adopter cette loi au plus vite afin de protéger les forêts et les droits des populations touchées par la déforestation.
La décision finale sur ce report doit encore être validée par les États membres et le Parlement européen, tandis que la Commission promet des orientations supplémentaires pour accompagner les acteurs concernés.