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Dans le domaine de la protection de la nature, la science de la conservation se veut une discipline rigoureuse fondée sur la méthode scientifique et l’analyse objective des faits. Pourtant, derrière cette façade d’objectivité, de nombreux biais subjectifs et conformismes influencent les orientations et les priorités des recherches, compromettant ainsi l’efficacité des efforts pour préserver la biodiversité.
Les fondements et les ambitions de la science de la conservation
La science de la conservation, apparue au début des années 1980, a pour vocation d’appliquer rigueur scientifique et méthode à la défense du vivant et à la protection de la biodiversité. Cette discipline entend dépasser les approches purement descriptives pour structurer des stratégies de sauvegarde basées sur des données concrètes et des analyses approfondies. Son objectif principal est de fournir aux décideurs des recommandations étayées pour orienter efficacement les actions de conservation.
Les biais subjectifs qui fragilisent la recherche
Malgré ses ambitions, la science de la conservation est loin d’être exempte de subjectivité. Les choix des thèmes de recherche, des espèces à protéger, ou des méthodes à privilégier sont souvent teintés de préférences personnelles, d’influences culturelles ou de pressions institutionnelles. Ces biais peuvent entraîner :
- Une focalisation excessive sur certaines espèces emblématiques au détriment d’autres moins médiatisées mais tout aussi cruciales.
- Un conformisme scientifique qui limite l’innovation et la remise en question des approches traditionnelles.
- Une tendance à privilégier des solutions à court terme, plus visibles politiquement, plutôt qu’à long terme.
Ces facteurs affaiblissent la pertinence des interventions de conservation et ralentissent la protection efficace des écosystèmes menacés.
Vers une science de la conservation plus transparente et diversifiée
Pour pallier ces entraves, il est essentiel que la science de la conservation intègre davantage de transparence dans ses processus de décision et ouvre ses cadres aux pluralités d’approches et de perspectives. Cela implique :
- Une meilleure prise en compte des savoirs locaux et autochtones, souvent négligés.
- Une plus grande interdisciplinarité, combinant écologie, sociologie, économie et éthique.
- Un engagement fort en faveur de la remise en question des idées reçues et des dogmes scientifiques.
Ces évolutions sont indispensables pour renforcer la crédibilité et l’efficacité de la science de la conservation dans un contexte écologique en crise.