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Emmanuel Macron a plaidé jeudi 3 juillet pour empêcher l’implantation du loup dans les zones de pastoralisme, allant jusqu’à envisager d’en « prélever davantage », c’est-à-dire d’autoriser l’abattage d’un plus grand nombre de canidés. « On ne va pas laisser le loup se développer et qu’il aille dans des massifs où il est en compétition avec des activités qui sont les nôtres », a déclaré le chef de l’État lors d’un déplacement dans l’Aveyron.
La problématique du pastoralisme
Le président a souligné que la présence du loup, de l’ours et même du vautour poussait les éleveurs à garder leurs animaux « en bas ». Il a averti que cette situation menaçait de transformer certaines terres en friche, entraînant des risques d’incendies à l’avenir. « Je vous le parie, dans quatre ans on aura des incendies », a-t-il insisté.
Les défis rencontrés par les éleveurs
Macron a critiqué ceux qui, selon lui, élaborent des règles sans comprendre les réalités du terrain. « Tous les gens qui inventent des règles et qui ne vivent pas avec des bêtes dans des endroits où il y a l’ours ou le loup, qu’ils aillent y passer deux nuits », a-t-il lancé, témoignant de l’angoisse ressentie par les éleveurs face à ces prédateurs.
Évolution du statut du loup
Le président a fait référence à une récente décision européenne de déclasser le statut du loup, qui n’est plus « strictement protégé ». Cette modification a suscité des critiques de la part des défenseurs de la biodiversité. Macron a déclaré : « Comme ce n’est plus une espèce très protégée, il ne faut pas qu’on attende qu’il se soit installé pour pouvoir prélever », sous-entendu, pour abattre des animaux.
Préjudices aux éleveurs
Fin juin, un arrêté gouvernemental avait déjà permis aux éleveurs bovins et équins d’effectuer des tirs de défense contre les loups, même en l’absence d’attaques. Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, a précisé devant le Sénat que depuis le début de l’année, « ce sont déjà 759 attaques et 2 617 bêtes prédatées », causant des « préjudices considérables ».
Une possible législation
Emmanuel Macron a exprimé qu’il était « vraisemblable qu’il faille une loi » pour atteindre ses objectifs de protection du pastoralisme. Il s’est adressé aux parlementaires présents lors de sa visite à Roquefort-sur-Soulzon, affirmant qu’ils « auront des alliés dans beaucoup de départements ».
Réactions des défenseurs de l’environnement
Cédric Marteau, de l’association de défense de l’environnement LPO, a contredit les propos de Macron en affirmant que « exclure les loups des zones d’élevage n’est pas réaliste et ne relève d’aucun fondement scientifique ». Il a souligné que les loups vivent dans de grands territoires qu’il est impossible de diviser, appelant à poursuivre le dialogue avec les éleveurs pour améliorer la coexistence.