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Ministère de la Transition Écologique : Un Périmètre Réduit en France

by Chia
France

Affaiblissement de la Transition Écologique en France

Par Sébastien Billard

Publié le 23 septembre 2024 à 17h21, mis à jour le 23 septembre 2024 à 19h26

Agnès Pannier-Runacher a été nommée nouvelle ministre de la Transition écologique. Sa prise de fonction au sein d’un ministère redoutablement déplumé soulève des inquiétudes quant à l’avenir de la protection de l’environnement en France.

Une Réorganisation Préoccupante

Le ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques perd quatre ministres délégués et plusieurs attributions majeures, notamment celles relatives aux Transports, à la Mer et à la Forêt. Plus préoccupant encore, la biodiversité semble avoir disparu des priorités gouvernementales.

Les déclarations antérieures de Michel Barnier sur l’écologie apparaissent aujourd’hui éloignées du contexte actuel. Bien qu’il ait été une figure de proue pour la défense de l’environnement dans les années 1990, son nouveau gouvernement semble privilégier d’autres préoccupations, comme en témoigne la composition de son équipe récemment annoncée.

Une Ambition Écologique Érodée

La structure même du ministère de la Transition écologique laisse présager une diminution de l’ambition écologique française. Agnès Pannier-Runacher ne dispose que d’une seule ministre déléguée, Olga Givernet, en charge de l’Énergie. Marine Braud, ancienne conseillère écologie à Matignon, affirme que cette configuration « marque un bond en arrière d’au moins quinze ans ».

Le périmètre du ministère est à son niveau le plus restreint depuis le Grenelle de l’Environnement en 2008. Bien que le secteur de l’énergie soit récupéré, d’autres domaines cruciaux tels que le Logement et les Transports sont désormais affiliés à un autre ministère, ce qui pose un risque pour les initiatives destinées à réduire les émissions de CO2.

Disparition de la Biodiversité

Un autre point alarmant est la suppression du secrétariat d’État dédié à la biodiversité, qui n’est plus évoqué dans aucun intitulé ministériel. La gestion des forêts, jugées essentielles pour leur capacité d’absorption du CO2, est désormais entièrement attribuée au « ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt », ce qui pourrait entraver une politique forestière respectueuse de l’environnement.

Retour à la Relance Nucléaire

Dans ce contexte de réorganisation, la question de la relance de l’énergie nucléaire prend une place prépondérante. Bien que cette relance soit cruciale pour atteindre les objectifs climatiques, elle occulte d’autres enjeux importants liés à la politique écologique. Arnaud Gossement, avocat spécialisé en environnement, souligne que « la transition énergétique a absorbé la transition écologique », signalant ainsi un déséquilibre préoccupant.

Cette nouvelle configuration intervient également alors que le Secrétariat général à la Planification écologique (SGPE) connaît des turbulences, remettant en question sa capacité à influencer les décisions politiques majeures concernant le climat.

Les implications de ces changements sont significatives et pourraient avoir des répercussions durables sur les efforts de transition écologique en France. La préservation de l’environnement semble désormais reléguée au second plan, et les prochaines étapes du gouvernement seront cruciales pour rétablir cet équilibre vital.

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