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Fridays for Future réclame une taxe aérienne pour les voyageurs fréquents
A l’occasion d’une grève de la jeunesse orchestrée ce vendredi, les activistes de Fridays for Future (FFF) plaident en faveur de l’instauration d’une taxe aérienne visant les voyageurs fréquents. Cette mesure, peu impactante pour ceux qui voyagent occasionnellement, deviendrait plus pesante pour ceux qui prennent l’avion à plusieurs reprises chaque année.
Un financement nécessaire pour la transition écologique
Dans un contexte de restrictions budgétaires et d’urgence climatique, il est impératif de trouver de nouveaux moyens de financer la transition écologique. Ce vendredi 20 septembre, les jeunes militants de Fridays for Future, fondé par Greta Thunberg, se mobilisent dans quatre villes françaises pour exprimer une revendication claire : «taxer les grands voyageurs aériens afin de financer le train». Cette proposition sera également examinée dans deux rapports à venir, l’un du Réseau action climat (RAC) et l’autre du réseau Rester sur Terre. Les organisateurs des marches rappellent que «l’avion est en moyenne 20 à 50 fois plus émetteur en CO2 que le train. Pourtant, un billet de train est en moyenne 2,6 fois plus cher qu’un billet d’avion pour la même destination.»
Les enjeux de la pollution aérienne
Pourquoi cibler le secteur aérien, qui représente environ 3 % des émissions mondiales ? «C’est un secteur extrêmement polluant en France, principalement utilisé par une minorité», explique Ismaël Paillard de Fridays for Future. «Depuis les années 90, l’aérien est l’un des rares secteurs à n’avoir pas réduit ses émissions», ajoute Alexis Chailloux, responsable aérien et ferroviaire du RAC. Il souligne que le trafic international a retrouvé ses niveaux pré-Covid et que l’industrie prévoit une croissance de 2 % par an, ce qui est incompatible avec les objectifs de l’accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C.
Une taxation progressive pour les grands voyageurs aériens
Les ONG environnementales déplorent que l’aviation soit exonérée de taxes sur le kérosène et qu’elle n’applique pas de TVA sur les vols internationaux. Alors que le débat sur une contribution européenne ou internationale piétine, certains pays ont déjà pris des mesures. En France, depuis 2020, la “taxe Chirac” s’applique en fonction de la distance parcourue et de la classe choisie par le passager (1,50 euro pour un vol en Europe et jusqu’à 18 euros pour un vol international en classe affaires). Cependant, cette mesure reste insuffisante, juge Alexis Chailloux, qui espère un relèvement de cette taxe dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2025.
Proposition d’une taxe adaptée à la fréquence des vols
Les acteurs de Fridays for Future et le RAC plaident pour une taxation ciblant spécifiquement les grands voyageurs aériens, considérée comme une approche plus juste et progressive. «La taxe que nous proposons s’adapterait à la fréquence et à la longueur des vols aériens», détaille le mouvement. Pour un premier vol annuel, l’écocontribution serait minimale, augmentant progressivement avec chaque vol supplémentaire. Ainsi, un passager effectuant quatre ou cinq vols par an pourrait voir sa surtaxe atteindre plusieurs centaines d’euros par billet.
Orienter les recettes vers le transport ferroviaire
Dans un rapport à venir, le RAC prévoit d’évaluer le coût d’une telle mesure en France. En attendant, Alexis Chailloux avance que «nous pourrions envisager une baisse significative des émissions du secteur» grâce à cette taxe, qui pourrait générer plusieurs milliards d’euros tout en restreignant l’effort à une minorité. Mais ces nouvelles recettes pourraient-elles réellement être allouées au train comme l’exigent les activistes ? Chailloux suggère que cette taxe pourrait emprunter le même chemin que l’écocontribution Chirac, et ainsi être utilisée pour financer des infrastructures ferroviaires, permettant d’améliorer l’offre de transports et de diminuer les prix des billets.