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Le gouvernement de Donald Trump a annoncé un revirement majeur dans la lutte contre le changement climatique aux États-Unis, ouvrant la porte à une dérégulation des émissions de gaz à effet de serre.
Un retour en arrière dans la réglementation
L’administration Trump a annoncé, le 29 juillet, son intention de revenir sur une décision clé adoptée lors du premier mandat de Barack Obama. Cette décision, connue sous le nom de « endangerment finding » de 2009, constitue la base légale de nombreuses régulations fédérales concernant les émissions de gaz à effet de serre, en particulier dans les secteurs de l’industrie et de l’énergie.
À l’époque, l’Agence fédérale de protection de l’environnement (EPA) avait affirmé sa compétence pour réguler ces émissions, suite à un jugement de la Cour suprême. Aujourd’hui, sous la présidence Trump, l’EPA a publié un document de 302 pages affirmant, contre le consensus scientifique mondial, que « les phénomènes météorologiques extrêmes n’ont pas augmenté de manière incontestable par rapport aux records historiques » et saluant les « effets bénéfiques » des émissions de gaz à effet de serre sur la productivité agricole.
Dérégulation du secteur automobile
Cette annonce doit maintenant être soumise à une consultation publique de 45 jours. Elle devrait permettre une dérégulation significative du secteur automobile en assouplissant les règles sur les émissions des véhicules. Lee Zeldin, le directeur de l’EPA, a reconnu vouloir s’en prendre aux mesures instaurées sous le mandat de Joe Biden, qui incitent les Américains à adopter des véhicules électriques.
Le secteur des transports est, aux États-Unis, la première source d’émissions de gaz à effet de serre. Si ce secteur était un pays, il serait le quatrième plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde, selon l’ONG Natural Resources Defense Council. Cette décision devrait également affecter les règles concernant les émissions des centrales à gaz ou à charbon, qui produisent actuellement 60 % de l’électricité américaine.
Réactions et enjeux juridiques
Dan Becker, de l’association Center for Biological Diversity, a déclaré que « l’endangerment finding » avait résisté à plusieurs défis juridiques. « Mais cette fois-ci, c’est le gouvernement lui-même qui mène l’attaque », a-t-il déploré. Ce retour en arrière sera probablement contesté devant les tribunaux, allant jusqu’à la Cour suprême, où six juges sont conservateurs contre trois progressistes.
Camille Pannu, spécialiste en droit de l’environnement à l’université Columbia, a souligné que l’administration Trump n’avait pas présenté d’arguments juridiques solides. Elle a ajouté : « Ils espèrent simplement pouvoir ne pas réguler pendant quatre ans et faire des choses insensées », en profitant de procédures judiciaires interminables.
Un recul pour l’environnement
Ce recul s’ajoute à une série de mesures prises par l’administration Trump contre le droit de l’environnement et la lutte contre le changement climatique. En six mois, celle-ci a quitté l’Accord de Paris sur le climat, favorisé l’exploitation du gaz et du pétrole, notamment dans des régions sauvages de l’Alaska, et sévèrement attaqué la science du climat en réduisant les budgets alloués.