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xAI à Memphis : Permis controversé pour turbines à méthane

by Sara
xAI à Memphis : Permis controversé pour turbines à méthane
France, États-Unis

Après des mois de protestations contre la pollution, xAI a obtenu un permis d’exploitation de 15 turbines à méthane pour alimenter son superordinateur Colossus, mais l’imagerie en montre 24 sur le site.

Un permis controversé pour xAI

La startup xAI d’Elon Musk a obtenu un permis d’émission atmosphérique à Memphis. Le centre de données qui abrite le supercalculateur Colossus de xAI est autorisé à exploiter 15 turbines à méthane. Ce permis impose à xAI le respect d’une série de restrictions destinées à minimiser la pollution et à installer des équipements de contrôle de dernière génération. Cependant, cette décision suscite l’indignation des communautés locales et des responsables environnementaux qui affirment que les générateurs polluent leurs quartiers. Selon les plaintes, l’installation de xAI libère une panoplie de gaz toxiques pour l’homme, dont le formaldéhyde, un agent cancérigène connu.

Des installations controversées

xAI a installé son immense centre de données à Memphis, dans le Tennessee, il y a environ un an. L’entreprise d’Elon Musk n’avait pas de permis pour les générateurs, mais semblait avoir trouvé une faille dans le système, lui permettant d’utiliser les turbines tant qu’elles ne restaient pas au même endroit pendant plus de 364 jours. Fin 2024, un rapport a révélé que l’entreprise prévoit d’agrandir son installation pour qu’elle abrite au moins un million de GPU.

Le supercalculateur Colossus est utilisé pour entraîner et faire fonctionner le chatbot d’IA de la startup, Grok, dont Elon Musk espère qu’il concurrencera des rivaux comme ChatGPT d’OpenAI. La ville de Memphis accueillera également Dell, Nvidia et Supermicro, qui fournissent tous des éléments du supercalculateur.

Les répercussions du permis

Après des mois de forums publics et de protestations de la communauté, le ministère de la Santé du comté de Shelby a délivré le permis à xAI le 2 juillet 2025. Ce permis autorise xAI à installer 15 turbines à gaz pour alimenter le supercalculateur Colossus. Cependant, une image satellite prise la veille par le Southern Environmental Law Center (SELC), un organisme juridique à but non lucratif, montre qu’au moins 24 turbines sont encore installées sur le site de xAI.

Image satellite de xAI

Conditions du permis et préoccupations communautaires

Selon les conditions du permis, xAI sera toujours autorisée à émettre d’énormes quantités de pollution, dont 87 tonnes de NOx générateurs de smog, 94 tonnes de monoxyde de carbone, 85 tonnes de composés organiques volatils, 73 tonnes de particules et près de 14 tonnes de polluants atmosphériques très dangereux, y compris 9,8 tonnes de formaldéhyde. L’entreprise est tenue de tenir ses propres registres d’émissions.

Le permis, qui expirera le 2 janvier 2027, impose à l’entreprise d’Elon Musk d’installer et d’exploiter la meilleure technologie de contrôle disponible (BACT) d’ici au 1er septembre afin de garantir que les émissions ne dépassent pas certaines limites. Selon les autorités, tout manquement à cette obligation pourrait entraîner des mesures d’exécution de la part de l’Agence pour la protection de l’environnement ou du département de la Santé du comté de Shelby.

Des habitants en colère

Les habitants de Memphis insistent pour que le ministère de la Santé enquête sur xAI en vue d’éventuelles mesures coercitives. Ils affirment que la société d’Elon Musk exploite depuis plus d’un an des dizaines de turbines sans tenir compte de la BACT, exposant ainsi les quartiers à prédominance noire situés à proximité du site, qui ont toujours souffert de la mauvaise qualité de l’air, à une nouvelle source majeure de pollution potentielle.

En juin, la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) a menacé d’intenter un procès dans les 60 jours si xAI refuse de rencontrer les groupes concernés par la pollution présumée génératrice de smog. Les critiques de cette décision estiment que la santé de la communauté est compromise pour le profit.

Tests de qualité de l’air contestés

Avant la délivrance du permis, la ville de Memphis a effectué ses propres tests de qualité de l’air en juin, mais le SELC a exprimé des inquiétudes quant à la manière dont les tests ont été effectués, remettant en question les relevés du contractant. D’après le SELC, le contractant n’a pas mesuré les niveaux d’ozone et les essais ont été réalisés les jours où le vent éloignait la pollution de xAI des deux sites d’essai les plus proches.

Tests de qualité de l'air

Demandes de transparence accrue

Les habitants de Memphis exigent plus de transparence de la part de xAI. Ils reconnaissent que le permis d’émission atmosphérique suggère qu’une partie de la pollution pourrait être contrôlée à l’avenir. Maintenant que xAI a obtenu le permis, la société devra enregistrer la date, l’heure et la durée de tous les démarrages, arrêts, dysfonctionnements et réglages, tout en minimisant les émissions.

Ces registres, qui documentent également l’utilisation des combustibles et les émissions de l’ensemble de l’installation, doivent être communiqués au ministère de la Santé tous les six mois. En outre, xAI doit conserver pendant cinq ans les registres de surveillance et d’entretien des équipements de contrôle de la pollution de l’air.

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