Table of Contents
L’Australie a annoncé dimanche un investissement majeur de 12 milliards de dollars australiens (environ 8 milliards de dollars américains) pour moderniser les infrastructures portuaires et les chantiers navals afin d’accueillir son futur flotte de sous-marins nucléaires d’attaque prévue dans le cadre de l’accord AUKUS (https://www.aljazeera.net/politics/2023/3/14/%D8%A3%D9%83%D8%A8%D8%B1-%D8%B5%D9%81%D9%82%D8%A9-%D9%86%D9%88%D9%88%D9%8A%D8%A9-%D9%81%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D8%AA%D8%A7%D8%B1%D9%8A%D8%AE-%D8%AA%D9%81%D8%A7%D8%B5%D9%8A%D9%84).
Le ministre australien de la Défense, Richard Marles, a indiqué que la somme sera dépensée sur dix ans dans le centre de construction et de maintenance navale de Perth, dans l’ouest du pays.
Détail de l’investissement et aménagements prévus
Selon Richard Marles, l’argent servira à moderniser des bassins de radoub et à équiper des installations pour prendre en charge des sous-marins à propulsion nucléaire.
Les principales lignes de travaux annoncées comprennent :
- la construction de bassins secs à haute sécurité pour l’entretien des sous-marins au centre d’Henderson,
- la mise en place d’infrastructures de construction et d’entretien pour les nouvelles capacités navales,
- la création d’installations destinées à fabriquer des navires d’assaut amphibie et des frégates de type « Mogami » japonaises.
Le ministre a qualifié cet effort d’« extrêmement important » et a précisé que, à terme, le coût total de développement du centre de défense d’Henderson pourrait atteindre environ 25 milliards de dollars australiens.
Contexte stratégique et calendrier
Ces travaux s’inscrivent dans le cadre de l’accord AUKUS conclu en 2021 entre l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni, visant à renforcer la coopération militaire dans la région indopacifique face à la montée en puissance de la Chine.
L’Australie prévoit d’acquérir trois sous-marins américains de classe Virginia au cours des 15 prochaines années, puis de développer à terme une capacité nationale de construction de sous-marins.
Le plan dévoilé après près de deux ans de la signature d’AUKUS décrit une feuille de route prolongée jusqu’en 2050, avec pour objectif que les sous-marins australiens opèrent aux côtés des forces américaines et britanniques pour surveiller l’océan Pacifique et limiter l’expansion de l’influence chinoise.
Enjeux régionaux et réactions
Le renforcement des infrastructures portuaires permettra également, selon Canberra, aux sous-marins nucléaires américains d’utiliser ces installations conformément aux dispositions d’AUKUS.
Pékin a critiqué l’accord, estimant que la transaction tripartite portant sur les sous-marins viole le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Cette position souligne les tensions géopolitiques croissantes autour des ambitions navales dans la région.
Pour l’Australie, qui ne disposait pas jusqu’ici des infrastructures nécessaires pour entretenir ce type de bâtiments, l’investissement est présenté comme une étape essentielle pour assurer la souveraineté stratégique et la capacité d’opérer durablement dans l’Indo-Pacifique.