Table of Contents
La Thaïlande a annoncé la tenue de discussions avec le Cambodge, prévues pour lundi en Malaisie, alors que les combats entre les deux nations entrent dans leur quatrième jour. Les dirigeants des deux pays ont exprimé leur volonté d’un cessez-le-feu lors de conversations téléphoniques distinctes avec le président américain Donald Trump. Cependant, des accusations mutuelles d’entretenir des hostilités continuent de jeter de l’ombre sur les pourparlers.
Réunion en Malaisie
Le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, se rendra en Malaisie pour ce qui pourrait être sa première rencontre avec son homologue cambodgien, Hun Manet. Selon un communiqué du Bureau du chef du gouvernement thaïlandais, ces discussions visent à « écouter toutes les propositions » et à « rétablir la paix ». Hun Manet a déjà affirmé, lors de son entretien avec Donald Trump, que le Cambodge était en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim a également proposé son aide en tant que médiateur, la Malaisie occupant cette année la présidence tournante de l’ASEAN, dont font partie la Thaïlande et le Cambodge.
Quatrième jour de combat
Les affrontements en cours représentent l’épisode le plus meurtrier d’un différend territorial entre les deux pays depuis près de quinze ans. Au moins 34 personnes ont été tuées, et environ 200 000 autres ont été déplacées en raison des attaques, qui incluent des échanges de tirs, des bombardements et des frappes aériennes.
Les deux camps avaient manifesté leur intention de discuter, mais les hostilités ont repris tôt dimanche matin, chaque pays s’accusant mutuellement de ne pas respecter ses engagements. Une habitante de Sisaket, en Thaïlande, a raconté à l’AFP : « Nous nous sommes précipités pour quitter notre maison ce matin. Tous mes voisins sont déjà partis. Nous ne pensons plus qu’il soit sûr de rester. »
Accusations réciproques
Les affrontements se poursuivent près de temples contestés où les premiers combats ont éclaté. Le ministère cambodgien de la Défense a accusé la Thaïlande de mener des « actes d’agression délibérés », tandis que la diplomatie thaïlandaise a signalé des tirs d’artillerie lourde de l’armée cambodgienne sur des maisons civiles dans la province de Surin. Cette escalade des tensions complique les efforts de cessation des hostilités, chaque pays invoquant des violations de la part de l’autre.
Conflit sur plusieurs fronts
Le conflit s’est étendu à plusieurs fronts, affectant des zones éloignées de plusieurs centaines de kilomètres, notamment dans la province de Trat et la région du « Triangle d’émeraude » près du Laos. Donald Trump a annoncé que les deux pays étaient prêts à se rencontrer pour parvenir à un cessez-le-feu, mais a également souligné que les négociations commerciales ne pourraient reprendre tant que les combats se poursuivraient.
Les Nations Unies ont appelé à un cessez-le-feu immédiat, alors que les relations diplomatiques entre la Thaïlande et le Cambodge sont à un niveau historiquement bas. L’épisode actuel a causé 20 morts en Thaïlande, dont huit soldats, tandis que le Cambodge a déploré 13 morts, dont cinq militaires. Plus de 138 000 Thaïlandais et 80 000 Cambodgiens ont été contraints d’évacuer les zones de conflit.
Contexte historique
Les deux pays s’opposent sur le tracé de leur frontière commune, héritage de l’Indochine française. Le différend le plus violent avant cette escalade a eu lieu entre 2008 et 2011 autour du temple de Preah Vihear, entraînant au moins 28 morts et des dizaines de milliers de déplacés. Les décisions du tribunal des Nations Unies en faveur du Cambodge concernant la propriété du temple, classé au patrimoine mondial par l’UNESCO, ont également exacerbé les tensions entre les deux nations.