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Fin de la première phase du cessez-le-feu à Gaza : tensions persistantes
Le premier jour du mois de Ramadan coïncide avec le dernier jour de la première phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, conclu entre la résistance palestinienne et Israël sous l’égide du Qatar et de l’Égypte.
Les habitants de la bande de Gaza vivent dans une atmosphère d’attente quant à l’évolution de la situation sécuritaire. Cependant, l’espoir demeure qu’un accord soit trouvé par les médiateurs pour combler les lacunes dans les heures à venir et entrer dans la deuxième phase de l’accord.
Cette attente ne s’est pas traduite par des changements significatifs sur le terrain à Gaza et dans les mouvements des Palestiniens, puisque l’activité des marchés est restée normale et que les prix des biens n’ont pas changé, comme l’a constaté Al Jazeera dans une enquête sur le terrain ce samedi matin.
Une vie normale malgré les circonstances difficiles
Les forces de police gouvernementales continuent de se déployer dans les rues et aux intersections principales pour organiser la circulation et éviter les embouteillages qui affectent les rues de la ville de Gaza, en raison de l’état des routes endommagées par les forces d’occupation et des débris éparpillés.
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité nationale à Gaza a affirmé qu’il met tout en œuvre pour soutenir les citoyens, malgré les circonstances difficiles, et que la police intensifiera ses efforts pour organiser les marchés, ouvrir les rues et réduire l’encombrement.
Bien que des informations circulent concernant l’absence d’accord après le retour de la délégation israélienne du Caire la nuit dernière, la vie des résidents des zones frontalières se déroule normalement. Cela est visible dans la présence des habitants de la ville de Beit Hanoun, au nord de Gaza, qui vivent dans des tentes érigées sur les décombres de leurs maisons détruites, ainsi que dans des centres d’accueil.
Le mouvement est également visible dans le camp de Jabalia, le plus grand des camps de réfugiés dans la bande de Gaza, où des tentatives de réhabilitation des lieux de vie en tentes et de fourniture d’eau potable se poursuivent, tout en établissant des marchés alternatifs aux magasins détruits par les forces d’occupation israéliennes, utilisant des matériaux de fortune comme des bâches et des tissus.
Appels à la continuité du cessez-le-feu
Le Programme alimentaire mondial a déclaré que le cessez-le-feu à Gaza doit se poursuivre et qu’il n’y a pas de retour en arrière, après que ses aides aient atteint un million de personnes à Gaza après six semaines d’armistice.
Dans un message publié samedi matin sur son compte sur la plateforme X, le programme a indiqué que son aide incluait la réouverture des points de distribution, le fonctionnement des boulangeries et l’élargissement de l’assistance financière.
Violations de l’accord de cessez-le-feu
L’accord de cessation des hostilités est entré en vigueur le 19 janvier dernier. Depuis cette date, selon les données du ministère de la Santé palestinien à Gaza, Israël a tué 111 Palestiniens et blessé 916 autres, en violation de l’accord de cessez-le-feu.
L’accord stipule qu’Israël doit autoriser l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza à raison d’au moins 600 camions par jour et permettre l’accès à des équipements lourds pour enlever les débris et extraire plus de 10 000 martyrs sous les décombres, ce qui ne s’est pas réalisé, selon Ismail Thawabteh, directeur général du bureau de la communication gouvernementale à Gaza.
Thawabteh a déclaré à Al Jazeera que les forces d’occupation se sont soustraites à l’exécution de tous les articles du protocole humanitaire, y compris le nombre de malades et de blessés autorisés à quitter la bande de Gaza via le passage de Rafah pour des soins à l’étranger. Initialement, il était prévu que 300 personnes par jour, entre malades et blessés, ainsi que des cas humanitaires et leurs accompagnateurs, puissent partir, mais l’occupation n’a pas respecté ces chiffres.
Ce samedi matin, l’occupation a permis le départ du 29e groupe de malades et de blessés de Gaza, avec seulement 33 blessés et malades accompagnés de 55 membres de leur famille.
Israël a également échoué à respecter son engagement d’introduire un total de 60 000 maisons mobiles et 200 000 tentes durant la première phase de l’accord de cessez-le-feu, selon Thawabteh.
Perspectives de négociation
Le non-respect par l’occupation des détails de la première phase a conduit le mouvement de résistance islamique (Hamas) à rejeter la proposition israélienne de prolonger l’accord de cessez-le-feu de 42 jours supplémentaires sans aborder la question de la cessation des hostilités, selon ce qu’a rapporté l’organisme de diffusion israélien « Makan ».
Une source palestinienne ayant connaissance des négociations récentes au Caire a révélé à Al Jazeera que le Hamas insiste sur le respect par l’occupation des termes de l’accord à tous ses niveaux et détails, et rejette les tentatives de Netanyahou de contourner les engagements selon ses intérêts politiques.
Cette source a précisé que l’occupation cherche à prolonger la première phase et à libérer un maximum de ses prisonniers, tout en voulant se dégager des autres obligations ou les reporter à plus tard.
Hamas reste ferme sur sa position concernant la nécessité d’appliquer les phases de l’accord parrainé par les médiateurs, et de réaliser les principales revendications d’une cessation permanente des hostilités, d’un retrait complet de Gaza, de la libération des prisonniers et de la reconstruction.
Dans ce contexte, Hazem Qassem, porte-parole du Hamas, a tenu l’occupation responsable de l’absence de négociations sur la deuxième phase de l’accord relatif à Gaza.
Il a affirmé à Al Jazeera que les médiateurs doivent contraindre Israël à appliquer l’accord et ses obligations, surtout que « Hamas a rempli ce qui était requis d’elle lors de la première phase et est prête à exécuter les termes de la seconde phase, si l’ennemi s’y engage ».