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Israël : Vers une escalade militaire en Palestine et au Liban ?
Yahya Al-Sanwar a été tué en martyr sur le champ de bataille, engagé avec audace. Sa mort représente une amertume pour l’occupation et ses dirigeants, leur refusant l’image de la victoire après son décès, et détruisant leur capacité de dissuasion lors de l’attaque du 7 octobre 2023, tout en humiliant l’armée israélienne, réputée invincible.
Tout au long de sa vie, comme dans sa mort, Al-Sanwar a contribué à détruire le stéréotype de l’Israël mythique, incarnant la capacité de l’homme à surmonter la brutalité matérielle grâce à sa volonté et son amour de la liberté. Gaza, un an après les destructions et les meurtres sauvages, continue de lutter, avec des signes de résilience et des batailles honorables remplissant les champs de la région.
Une appétence pour l’escalade
Les occupants pensent qu’en tuant Al-Sanwar, ils se rapprochent de la victoire décisive. Cependant, leurs dirigeants, souvent qualifiés de fascistes et de criminels de guerre, ne comprennent pas que la valeur du martyre pour les Arabes et les Musulmans est une marque divine réservée aux élus. Malgré la tristesse et la douleur humaine, le peuple perçoit le martyre comme une lumière et un moteur pour avancer, et l’héritage du martyr est transmis de génération en génération.
Ce malentendu de l’occupation quant à la valeur du martyre et son effet sur les combattants et les peuples aspirant à la liberté pourrait inciter des figures comme Benjamin Netanyahu et l’extrême droite sioniste à se sentir exaltés et à croire qu’ils approchent de la victoire. Cela pourrait les pousser à rehausser leurs exigences politiques vis-à-vis des Palestiniens, en cherchant à occuper Gaza et à annexer la Cisjordanie, tout en judaïsant Jérusalem et la mosquée Al-Aqsa, fermant toute porte aux négociations susceptibles de stopper la guerre et l’agression.
Des ambitions d’agression au Liban
Dans ce même contexte, cette perception erronée pourrait également les inciter à modifier l’équation au Liban, espérant éliminer Hassan Nasrallah et d’autres leaders significatifs du Hezbollah. Ils passeraient alors d’un objectif de réinstallation des colons dans le nord de la Palestine à la volonté de changer la carte politique interne du Liban, en comblant le vide politique par une action militaire contre le Hezbollah, en cherchant à désarmer complètement le groupe ou à l’obliger à se retirer du sud du fleuve Litani après avoir affaibli ses capacités.
Israël semble donc s’engager dans une logique d’escalade militaire tant avec Gaza qu’avec le Liban, ainsi qu’avec l’Iran et le Yémen, jusqu’à l’arrivée du nouveau président américain à la Maison Blanche en janvier 2025. L’objectif est de réaliser ce qui peut l’être et d’imposer une nouvelle réalité à toute administration américaine, qu’elle soit républicaine ou démocrate.
Les répercussions sur la scène internationale
Si Kamala Harris, une démocrate, prend ses fonctions, il semble peu probable qu’elle démarre son mandat en s’opposant à Israël. Elle pourrait adopter une approche similaire à celle de Joe Biden, avec quelques ajustements formels pour satisfaire les aspirations israéliennes à contrôler la Cisjordanie et Gaza, en raison de la soumission actuelle de l’Autorité palestinienne aux conditions du fait accompli.
Si Donald Trump, républicain, est élu, il pourrait également chercher à réaliser le rêve d’Israël d’étendre ses frontières au-delà de la Palestine historique. Cela est d’autant plus plausible qu’il a déjà exprimé le souhait d’élargir le territoire israélien, faisant écho aux aspirations de l’extrême droite sioniste, dirigée par Netanyahu et ses alliés tels que le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir.
Une unité nécessaire face à l’occupation
Ce contexte impose aux Palestiniens, aux Libanais et aux Arabes de se tenir unis face à Israël, qui représente une menace pour la Palestine, la région et les intérêts de ses peuples. Ceux qui pensent que la crise ne concerne que la Palestine, et qu’ils sont à l’abri des dangers, se trompent. Israël reste un projet colonial occidental basé sur des intérêts arabes.
Il est impératif de sortir du silence et de la paralysie face à l’occupation. L’administration américaine et la plupart des systèmes occidentaux croient en la force comme moteur des processus politiques, comme le montre la situation à Gaza, où le monde et les institutions internationales semblent avoir été neutralisés, laissant place à la violence armée sans considération pour l’humanité.
Si Washington continue de considérer qu’il est possible d’écarter les systèmes et le peuple arabe de leur rôle politique et moral, toute nouvelle administration américaine pourrait contribuer à la réalisation des ambitions expansionnistes d’Israël. L’histoire a prouvé que les puissants, souvent cruels et égoïstes, ne peuvent être jugés sur la base de leur humanité, leur force s’appuyant sur l’exploitation des peuples et leurs richesses.