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L’assassinat de Yahiya Sinwar : une fin programmée en Palestine
Après une année de traque dans la bande de Gaza, Israël a déclaré jeudi soir avoir finalement réussi à tuer le chef du bureau politique du mouvement de résistance islamique, Hamas, Yahiya Sinwar, lors d’affrontements survenus la veille dans le sud de Gaza.
Malgré ses prétentions de capacités en matière de renseignement, Israël n’était pas parvenu, pendant plus d’un an, à atteindre cet objectif crucial. Sinwar, qui avait ébranlé l’entité occupante lors de l’opération Tempête d’Al-Aqsa le 7 octobre 2023, est mort apparemment par accident, comme l’a reconnu le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, lors d’une conférence de presse jeudi soir.
Un combat courageux jusqu’à la fin
Hagari a expliqué : « Nous ne savions pas qu’il était là. Au départ, nous l’avons identifié comme étant un homme armé à l’intérieur d’un bâtiment. On l’a vu masqué, lançant une planche de bois vers un drone quelques secondes avant sa mort. »
Israël et ses partisans ont souvent soutenu que les dirigeants de Hamas se cachent parmi les civils. Cependant, cela révèle que Sinwar a combattu jusqu’à ses derniers instants, tentant de frapper un drone avec les moyens disponibles.
Un souhait exprimé
Il ne s’agissait pas simplement d’une prévision, mais d’un vœu qu’il avait lui-même formulé lors d’une interview quelques années auparavant. Sinwar avait déclaré : « Le plus beau cadeau que peut me faire l’ennemi est de m’assassiner et de mourir martyr à ses mains. Je préfère mourir par des roquettes que par le coronavirus ou par un accident de voiture. »
Il a ajouté qu’à son âge, il était proche de « la promesse divine » et préférait mourir martyr que de manière ordinaire.
La mort d’un résistant
Sinwar est donc mort comme il l’avait souhaité, en combattant avec courage, plutôt que de se cacher dans un tunnel, comme l’a souvent affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
En s’opposant à l’occupation pendant l’opération Tempête d’Al-Aqsa, il a également privé l’occupant de la satisfaction d’une victoire tant espérée. Malgré des capacités militaires et de renseignement considérables, ainsi qu’un soutien international, cet immense appareil militaire n’a pu éliminer son adversaire que par accident et lors d’une opération de ratissage le lendemain des affrontements.
Un parcours de résilience
La Tempête d’Al-Aqsa n’est pas la première manifestation des ambitions de Sinwar. Il a survécu à quatre peines de réclusion à perpétuité totalisant 426 ans, et a passé plus de 22 ans en prison, pour sortir plus fort et déterminé à poursuivre la résistance.
Sinwar a appris l’hébreu, s’est investi dans les activités de résistance, devenant membre du bureau politique de Hamas, responsable du dossier des prisonniers, puis président du mouvement à Gaza. Il a également pris les rênes du bureau politique après l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh à Téhéran.
Un impact sur le mouvement
Le départ de Sinwar, suivi de celui de Haniyeh, affectera sans aucun doute Hamas et la résistance. Toutefois, un mouvement de résistance contre un occupant a toujours su se relever après la perte de ses leaders. De nombreux martyrs, dont le fondateur de Hamas, Ahmed Yassine, ont précédé Sinwar, et le mouvement continue de résister avec la force et les ressources dont il dispose.