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Les parents partagent souvent des photos de leurs enfants sur les réseaux sociaux sans réaliser les conséquences potentielles. En été, période propice aux vacances et aux souvenirs, ces images peuvent malheureusement être détournées par des pédocriminels.
Les risques accrus durant l’été
Véronique Bechu, ancienne policière et directrice de l’Observatoire contre les violences numériques faites aux mineurs, souligne que les photos de vacances sont particulièrement vulnérables. « En vacances, on a le temps de prendre des photos de ses enfants. L’été est une période à risque. C’est pareil à la période de Noël ou d’autres congés », explique-t-elle.
Elle met en garde sur le fait que 50% des contenus échangés sur les plateformes pédocriminelles proviennent de publications anodines faites par les parents. Ces images sont souvent accompagnées de commentaires sexualisants de la part des criminels.
Technologie en évolution
Les avancées récentes en intelligence artificielle compliquent la situation. Des logiciels accessibles en ligne permettent de modifier des images et de générer des contenus inappropriés à partir de photos innocentes. « Les pédocriminels utilisent ces outils pour créer des vidéos à partir de corps d’enfants », met-elle en garde.
Prévention et protection des enfants
Pour limiter les risques, la directrice de l’Observatoire recommande de paramétrer les comptes des parents en mode privé. Cela permet de contrôler qui peut accéder aux publications. « Beaucoup de familles ne sont pas conscientes de cette fonctionnalité », précise-t-elle.
Elle rappelle également que les enfants ont droit à la protection de leur image, conformément à la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. « Exposer les enfants sur les réseaux sociaux sans leur consentement est problématique », insiste-t-elle.
Augmentation des signalements
Avec l’essor des réseaux sociaux, l’âge moyen de la première inscription est d’environ huit ans et demi en France. Véronique Bechu remarque un effet de mimétisme; les enfants imitent leurs parents connectés. Malheureusement, cette exposition précoce entraîne des dangers, notamment des sollicitations par des individus malveillants.
Elle dirige également le numéro d’assistance 3018, qui a vu une hausse des signalements liés aux violences numériques sexuelles. Dans le même temps, les cas de cyberharcèlement diminuent durant les vacances scolaires.